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Critique de Tallarn : Executioner par Priad

Publié le Mardi 31 décembre 2013 | 4 corrections après publication

Des feux d’artifices, il pensa. Une célébration inattendue. Une pluie de météore… Des sirènes commencèrent à hurler. La première au loin, puis une autre, et encore une autre jusqu’à ce que l’on n’entende plus que les échos tout autour. Il apercevait des gens se demandant ce qu’il se passait derrière leur porte et fenêtre. Quelque part en lui se mêlait la peur à l’angoisse. Il pensa à sa fille dormant dans le presbytère à l’autre bout de la ville. Les gens emplissaient les rues, alors que les bâtiments vomissaient tout leur monde. La plupart cessèrent tout mouvement lorsqu’ils émergèrent, leur regard tourné vers le ciel, leur bouche muette alors que les sirènes hurlait plus fort. Akil revint à lui et fit quelques pas, avant de bousculer les gens sur son passage. Il se mit à accélérer, puis à courir. Au dessus de lui, les cieux étaient déchirés par les flammes.

John French a quelque peu participé à l’Hérésie d’Horus ces dernières années, avec sa nouvelle écrite pour Les Primarques ou encore Le Dernier Commémorateur disponible dans le recueil de L’Age des Ténèbres. De l’autre côté de la manche, il est aussi connu pour ses nombreux récits, comme Hunted, ou encore comme l’auteur de l’audio drama Grey Angel.
Avec Tallarn : Executioner, John French écrit sa première édition limitée pour l’Hérésie d’Horus. C’est donc avec beaucoup de curiosité et un peu d’appréhension que je décidais d’entamer ce livre, sans trop savoir si l’auteur de l’excellent Ahriman : Exile serait à la hauteur de la tâche.

Tallarn est connue comme un des moments majeurs de l’Hérésie d’Horus, comme a pu l’être La Bataille de Calth ou encore celle ayant eu lieu sur Signus Prime (Signus Daemonicus). L’auteur se devait donc de respecter les obligations scénaristiques, tout en étoffant l’histoire, à sa manière. C’est donc dans la peau de plusieurs personnages que nous serons transportés afin de nous offrir différents points de vue de cette bataille. Mais alors que Dan Abnett avait utilisé ce processus de manière abusive dans La Bataille de Calth, brisant le rythme de l’histoire, John French lui préférera une utilisation plus parcimonieuse.

Tout d’abord les personnages seront constamment en contact, évitant dès lors tout problème de transition. On acceptera donc de passer d’un personnage à l’autre sans problème, ces derniers n’étant de toutes manières pas très nombreux. On suivra tour à tour Akil Sulan, natif de Tallarn découvrant le spectacle qui s’abat sur sa planète et essayant d’y faire face, et Brel, un commandant d’une armée de tank ayant été laissé derrière alors que la Grande Croisade se poursuit. Ces deux personnages au caractère bien différent apportent pas mal de couleurs à un récit qui aurait pu être très banal au premier abord. Heureusement, le talent de John French est bien là, nous décrivant des scènes de guerre inattendue où l’épais brouillard et la poussière affectent grandement la visibilité de nos héros. L’auteur finira même par nous faire douter, ne sachant pas si les tanks loyalistes se battent contre l’ennemi ou tirent sur leur propre force. L’accent sera réellement mis sur la survie de nos héros, se réfugiant dans les sous-terrains de Tallarn afin de préparer leur offensive. Leur première sortie étant un des moments les plus stressants du roman.

De plus, la foultitude de détails sur les machines a de quoi surprendre et l’on s’étonne d’avoir un vrai sentiment de claustrophobie lors de certains passages. L’apparition des titans, vers la fin du livre, soulignera encore d’avantage la petitesse des héros prenant part à ce conflit massif. Finalement, Tallarn : Executioner semble être un prologue nous décrivant les premiers échanges entre loyalistes et Iron Warriors. Le sous titre de cette édition étant The Battle Begins, nul doute que l’auteur va sûrement être en charge d’un tome complet pour la saga, comme ADB ou Nick Kyme avant lui.

Du côté des points négatifs, certains lecteurs pourront reprocher l’absence des Iron Warriors, le livre se concentrant sur les forces loyalistes. J’ai trouvé la prise de risque intéressante, nous décrivant cette guerre d’une manière plus humaine et au travers d’émotion plus subtile que la simple colère ou vengeance, une approche qui m’avait déjà plu dans L’Ange de Feu d’ailleurs. De plus, le récit s’enchaîne page après page, alors que la stratégie de chacun se dessine, et le lecteur sentira naître une énorme frustration en atteignant la dernière phrase, car beaucoup de questions resteront en suspend. L’histoire est une vraie réussite, rendant à mes yeux cette édition limitée bien plus légitime qu’un certain Promethean Sun.

Les plus

  • John French au commande, le style est simple mais percutant.
  • Un prologue à la bataille de Tallarn extrêmement complet.
  • Le détail des tanks très poussé.
  • Les personnages au trait de caractère… humain.
  • Des scènes prenantes de part leur enjeux.
  • L’accent est mis sur la survie, une notion que le lecteur ne perdra jamais de vue.
  • L’espoir de retrouver nos héros dans une suite.

Les moins

  • Les Iron Warriors délaissés.
  • Beaucoup de questions en attente de réponses.
  • La bataille de Sapphir City est peu détaillée, l’accent n’ayant pas été mis sur l’action.
4/5

John French est très convainquant lorsqu’il s’agit de confronter de simples hommes manœuvrant des tanks, à des forces qui les dépassent. Un prologue qui augure du meilleur et tient ses promesses haut la main.