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Critique de Baneblade par Priad

Publié le Jeudi 8 mai 2014 | 5 révisions avant publication | 6 corrections après publication

Bien, mes jolis ! lança le sergent. « Il vous reste quatre heures et trente-trois minutes avant la fin de cette rotation de transbordement, et je suis au regret de vous dire que ça va pas être la vie de château ! Préparez-vous à des mois durant lesquels vous n’allez pas rigoler tous les jours, alors que j’aurai le triste honneur de faire de vos petites gueules d’anges de vrais soldats et officiers dignes de porter l’uniforme de l’Empereur ! 
On aurait pu croire que cette perspective l’amusait déjà.
« Oh, vous allez me haïr, mes cocos, mais je m’en bas les roubignoles ! Je ferai de chacun de vous un authentique soldat, et croyez-moi, ça sera marche ou crève ! » Il rigola tout seul de sa petite blague. « Allez bougez-vous et faites preuve d’un peu d’enthousiasme. Vous êtes dans la Garde Impériale, maintenant !

Ne vous fiez pas à l’ambiance amusée qui s’échappe de cet extrait, car ce roman est loin d’être un parcours de santé pour les héros que nous suivrons. Dénommé Bannick, le personnage principal aura pour responsabilité de rejoindre une équipe manœuvrant un Baneblade afin de défendre la planète Kalidar IV contre d’incessantes attaques d’Orks. Je dois dire que l’idée même de lire un livre avec des Orks me fut plutôt désagréables au préalable car n’étant pas un très grand fan des peaux vertes, j’ai surtout la sensation que les auteurs ont du mal à renouveler les effets de surprises dans la bataille en écrivant sur cette race plutôt idiote. Bien heureusement il n’en est rien car même si Baneblade est le premier roman de Guy Haley pour la Black Library, l’auteur n’en est en fait pas à ses débuts. Ce sentiment se ressent donc dans l’histoire, mais pas seulement car Guy Haley magnifie véritablement les Baneblades.

L’ouverture du roman m’a soufflé par la précision de ses descriptions, le prologue nous permettant d’être témoin de la fabrication du Baneblade qui sera au centre du roman, le Mars Triomphant. Cette introduction fut une véritable ode à l’Omnimessie et je remercie le traducteur au passage, pour ce travail qui ne devait pas être aisé dans sa version originale. La scène m’a d’ailleurs diablement fait penser au générique d’introduction du film d’animation Ghost in the Shell.

Guy Haley semble s’être approprié ce qui fait la force de l’univers de Warhammer 40.000, la richesse de son background. Ce dernier vous fera voir pas mal de paysages (désertiques) alors que les batailles contre les peaux vertes s’intensifieront. Les grands ennemis de la Garde Impériale feront d’ailleurs preuve de beaucoup d’intelligence, un point qui sera parfaitement justifié par le scénario qui plus est, renouvelant les batailles et créant pas mal d’effet de surprises. Certains passages seront d’ailleurs assez marquant comme celui de la tempête de sable, dépaysement garantie.

Du côté des personnages, le lieutenant Bannick au centre du roman (avec le Mars Triomphant ne l’oublions pas) aura eu du mal à me convaincre au début néanmoins, principalement du au caractère du personnage qui me sembla plutôt antipathique pendant une large partie du roman. Ce dernier saura évoluer durant l’aventure tandis que Guy Haley nous fera revivre le passé de notre héros grâce à quelques flash back. Ces derniers m’auront tenu en haleine, l’auteur parsemant des indices sur les raisons qui ont poussé Bannick à s’engager dans la Garde Impériale. Les personnages secondaires quant à eux auront vraiment du relief et certains passages seront même racontés depuis les yeux des Orks. Les autochtones joueront aussi un rôle non négligeable vers la fin, ajoutant encore plus d’enjeux à cette guerre de position.

Avec la présence des Baneblades, ces tanks super lourds, attendez-vous à quelques scènes de combat plutôt prenantes car là où John French insistait sur la stratégie pour placer ces machines sur le champ de bataille dans Tallarn : Executioner, Guy Haley préfèrera souligner la difficulté à les manœuvrer. Bouger toute une compagnie de tanks à l’aveugle n’est donc pas chose aisée, surtout lorsque l’ennemi est à l’aise avec les conditions de la planète et qu’il a entre ses mains une machine qui ferait pâlir le plus redoutable des Space Marines.

Ce premier roman de Guy Haley est fourni de bonnes idées, en plus d’écrire de manière intéressante sur la Garde Impériale. Sans vraiment jouer dans la même catégorie, j’ai tout de même préféré cette lecture plutôt que Le Poing de Demetrius ou encore L’Ange de Feu. Le passé plutôt noble de notre héros apportera une certaine fraicheur au récit, une sensation qui n’est pas sans me rappeler l’excellent Knights of the Imperium. Avec un ouvrage pareil j’espère sincèrement que Guy Haley réécrira sur les Baneblades car une suite serait tout à fait pertinente.

Les plus

  • Les Baneblades, ces véritables machines de guerre.
  • L'intelligence des Orks à s'adapter à la stratégie humaine.
  • Les flash back de Bannick approfondissant le personnage.
  • Les scènes impliquant la Garde Impériale au commande de ces chars lourds.
  • L'ambiance désertique de cette planète qui transpirera à chaque scène.
  • Des pages interstitielles entre les chapitres toujours très originales et agréables à parcourir.

Les moins

  • Je ne me suis pas attaché au personnage de Bannick.
4.5/5

Baneblade est un hommage à la machine mais est aussi l’histoire d’un homme tentant de se reconstruire en plein milieu d’une guerre où le moindre faux pas est fatal. Une excellente pioche.