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Critique de Tallarn : Witness par Priad

Publié le Dimanche 31 juillet 2016 | 4 révisions avant publication | 2 corrections après publication

Un autre tank émergea des nuages qui se retiraient lentement, ses lignes adoucies par des marques d’acide ayant creusé la carlingue. A côté de lui une autre petite machine, apparemment sans dommage majeur, affichait un trou bien découpé de part et d’autre de sa tourelle, tel un impact de balle dans le crâne d’un homme condamné. Plus d’épaves apparurent dans le fond, certaines réunies ensemble, d’autres isolées de leurs propres débris. Il reconnut plusieurs dizaines schémas différents d’un seul regard, et beaucoup d’entre eux n’avaient aucun sens.
Des pans entiers de la coque de Storm Hammers gisaient aux côtés de carcasses de Predators et Executioners.
Au milieu de cette terre écorchée, des formes tordues de ces automates de guerre reposées dans un enchevêtrement de membres. L’un d’entre eux semblait intact avec sa carapace vierge de toute marque, déchirant le squelette d’un tank comme figé dans l’acte.
Les nuages poursuivirent leur course se retirant peu à peu, tandis que le tapis de métal sans vie s’étendait davantage sous les pieds du Titan.

L’arc de Tallarn débuta en 2013 avec la novella Tallarn : Executioner. Avec cette première édition limitée (depuis rééditée) John French abordait seulement le conflit de Tallarn en surface, nous décrivant le contexte de départ. A la fin de cette novella, le conflit venait à peine de démarrer et la suite promettait beaucoup. Cependant ce n’est que bien plus tard que l’auteur nous conta la suite de cet arc avec Tallarn : Ironclad. Cette autre novella limitée en nombre venait poursuivre la guerre faisant rage sur Tallarn entre les forces loyalistes et les Iron Warriors.

Avec Tallarn : Witness, John French mettra fin à l’arc au travers de ce qui pourrait s’apparenter à un épilogue. Avec ces cinq ou six pages, nous aurons du mal à considérer cette nouvelle comme un chapitre, mais bien comme un épilogue nous donnant des détails sur le prix de cette guerre. Les loyalistes semblent avoir gagné au prix de terribles sacrifices , Susada Syn le nouveau gouverneur de Tallarn regardera le champ de bataille depuis l’œil de son Titan alors que  les épaves de tanks se dessineront à l’horizon. La brume se retirera lentement, faisant apparaître la mort et le désespoir aussi loin que l’œil puisse voir.

En seulement quelques pages, l’auteur va tenter d’illustrer avec ses mots la victoire de Tallarn. Une victoire amère au vu des pertes. L’agent viral ayant rendu l’air irrespirable mettra probablement plusieurs centaines d’années pour se dissoudre et nous comprendrons que malgré ce succès inespéré, il restera un monde à reconstruire. Accompagné par un White Scar bien optimiste, le gouverneur sera le témoin (the witness) de cette victoire. En adoptant la perspective du camp gagnant mais aussi des derniers survivants à la surface de cette planète désolée, John French investira ses lecteurs pour leur montrer l’ampleur de la mort qui règne alentour. Il avait déjà réussi une telle prouesse avec Black Oculus, une nouvelle considérée comme prologue à l’arc de Tallarn. En usant des bons mots, nous avions l’impression que le quatrième mur s’était brisé, le héros s’adressant directement à nous. Tallarn : Witness n’utilise pas ce mécanisme, mais le récit est suffisamment descriptif pour s’imaginer la scène et ce sentir nous aussi comme les survivants de cette guerre.

L’arc de Tallarn n’a jamais vraiment suivi de logique précise en terme de contenu, et avec cette courte nouvelle, l’auteur le clôturera avec une certaine réussite. Tallarn : Witness sera donc a considérer comme la dernière pièce d’un puzzle un peu fouillis jusqu’à présent, entre les novella, nouvelles et autres audio drama sortis à ce jour. Une bonne initiative rendant l’arc tel un tout cohérent (comme un roman), en opposition à des spin off Horus Heresy qui n’ont pas toujours leur place dans la saga. C’est donc avec légitimité que cette nouvelle viendra clore cette histoire, qui à ce jour restera une incompréhension totale pour moi, un roman complet ayant eu plus de sens mais aussi attiré un un public plus assidu.

Les plus

  • Un épilogue à l'arc de Tallarn.
  • Peu de personnages mais ils remplissent parfaitement leur rôle.
  • Des descriptions qui frappent par leur justesse et leur précision.
  • Un White Scar délivrant une punchline finale qui a la classe.

Les moins

  • Ces courts récits sur Tallarn donnent l'étrange impression de lire une histoire en kit.
  • Même si tout le contenu de Tallarn pourra se lire indépendamment il sera recommandé de tout lire avant cette nouvelle pour finir sur cette excellente note.
4/5

Avec la grande qualité du contenu lié à Tallarn, il restera surprenant que John French n'en ait jamais fait un roman, cependant cette construction permit une bonne variété de formats, parfois au détriment d'un tout plus cohérent. Tallarn : Witness viendra donc mettre un point à cet arc et s'enclencher comme une pièce du puzzle plutôt convaincante. Malgré une lecture dispensable, il sera conseillé de terminer sur cette note pour tourner la dernière page de ce récit.