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Critique de Black Oculus par Priad

Publié le Mardi 24 février 2015 | 3 révisions avant publication | 5 corrections après publication

Et ensuite tout s’arrêta, et je me retrouvais à crier sur mon trône d’acier, tandis qu’un monde de sensation délirante et malade tournait autour de moi dans une cruelle spirale. Des alarmes se mirent à sonner et les murs commencèrent à saigner d’un rouge profond. L’équipage fuyait. Il me sembla que le vaisseau chutait dans une vrille interminable, sans aller dans aucune direction à la fois. Les yeux du mediacae se mirent à hurler. Ils hurlèrent de peur alors que les autres se ruèrent vers moi afin de me maintenir au sol. J’entendis alors les mots, ‹Formule Alchimique›. Ces mêmes mots flottaient dans le vide en face de moi dans une vapeur rougeâtre. C’est alors que je ressentis la première aiguille pénétrer ma chair.
Lumière rouge. Machine criante. Aiguilles…
… puis le silence.
Je rêve maintenant. Je rêve au milieu des vagues de sédatif dans un puits tout en bas d’un monde anéanti appelé Tallarn. Les fils de Perturabo me gardent en vie dans cette fosse. Ils nous gardent tous ici, tout ceux qui ont traversé l’étoile noir avec leurs yeux ouverts. Ils nous réveillent afin que nous puissions voir pour eux et ainsi les guider jusqu’à la fin de ce cercle qu’ils souhaitent compléter.
Ils pensent qu’ils savent.
Ils ne comprennent rien et ne le pourront jamais.
Pour comprendre, il vous faut voir comme nous.
Je vois les ombres en dessous de ce monde. J’ai passé ma vie entière comme une créature me déplaçant dans le royaume de l’irréel avec des yeux d’humain. Maintenant je suis une créature traversant le domaine des mortels avec les yeux d’un dieu.

Tout d’abord sachez qu’il m’a fallu du temps pour décider de l’extrait qui allait introduire cette critique, la raison étant que cette courte nouvelle est une perle et que chaque phrase, chaque passage aurait mérité d’être mis en avant. On reconnait bien le style de John French dès les premiers mots avec cette capacité à vous plonger dans le récit d’un seul coup, une facilité qui ferait pâlir d’autres auteurs. Child of Night m’avait déjà captivé en nous enfonçant dans les catacombes de Terra et c’est maintenant à bord du Iron Blood qu’il nous faut nous rendre.

Avec Black Oculus l’auteur réussi d’entrée de jeu à vous mettre dans la tête d’un Navigateur qui s’adresse à vous.

Je sais que vous êtes là. Je vous vois dans votre profond sommeil. Nous ne nous sommes pas rencontré et ne nous rencontrerons pas encore.

Avec un tel commencement il vous sera difficile de ne pas poursuivre la lecture jusqu’à la fin, surtout que cette histoire ne s’étend que sur 5 pages. Le Navigateur dont il est question nous racontera comment tout est arrivé, comment son Primarque a prononcé ces simples mots ‹on va dedans’, et qu’elles en ont été les conséquences.

Pour bien comprendre le contexte dans lequel on évolue il vous faudra lire le résumé de la fiche livre, précisant qu’après l’ascension de Fulgrim en Prince Démon sur Iydris, Perturabo et sa légion se retrouvèrent bloqués dans l’œil de la Terreur. Leur seul échappatoire, plonger au cœur d’un trou noir (dont la simplicité de la couverture rend grand honneur selon moi). C’est donc en la présence d’un Navigateur de la flotte que nous nous retrouverons, le Primarque n’ayant pas sa place dans cette histoire. Nous allons voir, sentir, toucher ce passage dans l’œil et la singularité de ce saut warp amenant les Iron Warriors dans le système de Tallarn.

En plus d’offrir une transition parfaite entre L’Ange Exterminatus et Tallarn : Executioner, John French nous tease en plus la bataille de Tallarn que nous retrouverons très bientôt dans un roman de l’Hérésie d’Horus dédié. Et si comme moi vous n’en pouvez plus d’attendre, et bien l’auteur a récemment sorti The Eagle’s Talon, un audio drama à la construction très originale vous en mettant plein la vue avec des batailles à grande échelle sur Tallarn.

Traverser cet oeil noir ne va pas être sans conséquence car notre Navigateur va recevoir un nouveau don. Un don qui pourrait bien aider les Iron Warriors à remporter la bataille de Tallarn. John French donne peu d’éléments sur le sujet mais offre vraiment un très bon prologue aux évènements à venir. La cerise sur le gâteau serait de revoir ce personnage par la suite (même si aucun nom ne lui a été donné) comme nous comprenons l’expérience qu’il a traversé et s’adresse à nous tout au long de la nouvelle, nous révélant même un petit secret à notre sujet.

Avec Tallarn : Executioner sorti en 2013 en édition limité, il est étonnant que la Black Library est attendu aussi longtemps pour nous en dire plus à ce sujet. Surtout qu’à l’époque et à la lecture de cette novella, il était clair qu’une suite allait voir le jour, voir même un arc complet comme le fut celui de Calth. Nous voilà donc teasé comme jamais avec ce Black Oculus qui m’a donné envie d’en lire plus au sujet de «la plus grande bataille de tank que l’Imperium est jamais connu». Affaire à suivre.

Les plus

  • Un tease efficace sur le contenu de Tallarn à venir.
  • Un navigateur qui a accepté son sort mais qui nous donne une sacrée leçon.
  • Une histoire en version originale très très accessible.
  • Des descriptions précises sur le rôle d'un navigateur et sa sensation à l'empyrean.
  • Un récit court qui ne vous engage pas beaucoup (cf: L'Ange Exterminatus), pourquoi s'en priver.

Les moins

  • Si Tallarn ne vous intéresse pas...
5/5

Black Oculus est à la fois une suite, un prologue et une transition, vous faisant naviguer dans l'Oeil de la Terreur avant de vous mener sur Tallarn dans des circonstances bien étranges. Vous en voulez encore ? Moi aussi.