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Critique de Hunt-Sense par Priad

Publié le Samedi 25 juillet 2015 | 7 révisions avant publication | 3 corrections après publication

Devant eux se dessinait un portail, ouvert par l’arrivée fracasssante de Helspite et ressemblant à une énorme bouche. L’intérieur était d’un noir opaque que la lueur des étoiles semblait ne jamais atteindre.
D’un clin d’oeil Gunnlaugur activa les lumières de son casque, illuminant l’espace devant lui d’un ton argent. Cela lui rappela une tout autre partie de chasse, sous le clair de lune, une lame en main. Elle aussi avait porté le nom de skulbrotsjor.
Mais seulement pour une seconde. Alors qu’il poursuivait sa route, il sentit des tremblements se propager sous ses pieds. Les senseurs de son armure mais aussi son propre sens en alerte l’averti soudainement. Les choses se déplaçaient rapidement, se déployant, rampant, et grattant les murs du Space Hulk. Il pouvait les voir dans son esprit éveillées par l’impact survenu lors du point d’entrée de la meute, ouvrant leurs yeux de xenos et étendant leur machoire dentellée.
Il ne se passerait pas beaucoup de temps avant de leur faire face.

Les Space Wolves se font plutôt rares dernièrement et c’est donc avec un plaisir coupable que j’entamais la lecture de Hunt Sense, dans ma liste de lecture depuis de longs mois. Il faut reconnaitre que ces dernières années Chris Wraight a su donner de nouvelles couleurs à des Space Wolves laissés pour compte après la double trilogie de William King et Lee Lightner.
À l’époque, le tout premier roman nommé sobrement Space Wolf m’avait offert une plongée très satisfaisante dans cette légion aux rites uniques et aux coutumes vikings. Plus tard Dan Abnett allait encore nous surprendre avec Prospero Brûle, donnant une vision très différente dans le ton, mais toujours fidèle à la vraie nature des Space Wolves.
Mais la légion allait être remise entre de nouvelles mains, celles de Chris Wraight.

Il faut bien reconnaitre que l’auteur a su apporter sa pierre à l’édifice avec Le Sang d’Asaheim, mais aussi La Bataille du Croc, offrant un spectacle à la hauteur de nos attentes. Certains lui reconnaîtront quelques écarts du point de vue du fluff mais cela ne se fait jamais au détriment de l’histoire qui profite en général bien souvent de cette petite entorse en réalité. Partisan de «l’originalité avant le fluff» ces ouvrages sont souvent plein de rebondissements et ont cette froideur de Fenris dont on ne se lasse pas. Le récit d’aujourd’hui ne fera pas exception (sauf peut être pour le fluff qui ne subira aucune entorse, l’histoire ne necessitant pas d’aller si loin) et il était temps de se rabibocher avec Gunnlaugur, trop absent dans L’Appel de la Tempête malheureusement. Il est d’ailleurs surprenant que la nouvelle n’ait pas été inclue dans la série Space Wolves puisqu’elle ajoute du background à un de ces personnages.

En quelques pages l’auteur va nous faire suivre en parallèle deux parties de chasse. Alors que la première se déroulera dans un Space Hulk aux côtés de Gunnlaugur, la seconde se poursuivra sur Fenris alors que notre héros tente de survivre dans un environnement aussi hostile que Pandorax. L’action ne se passant pas dans le même lieu, le mécanisme du flash back sera là pour nous renvoyer dans les souvenirs de Gunnlaugur des années plus tôt alors qu’il parcourait les plaines glaciales de Fenris. La variété viendra donc des deux lieux d’action poussant l’auteur à nous conter deux parties de chasse  bien différentes, l’une dans les couloirs d’un Space Hulk à l’abandon et vibrant au passage d’une masse de tyranides tandis que l’autre apportera bien d’autres dangers. La chasse ayant lieu dans le Space Hulk ne sera pas s’en rappeler Exhumed et Headhunted de Steve Parker, de nouvelles d’une rare qualité et décrivant une chasse au xenos.

Sur le fond, l’histoire restera assez simple et Gunnlaugur durant cette chasse aux Tyranides repensera à l’une de ses toutes premières sur Fenris, contre un loup alors qu’il n’était qu’un novice. Le fait de les suivre en parallèle permettra d’illustrer deux manières de chasser et rendra le récit moins classique dans sa construction, les flash back étant toujours bien amenés. On pourra reconnaitre un certain manque de surprise et peu de risques pris de la part de l’auteur mais la nouvelle saura divertir en l’espace de quelques pages. De plus, retrouver Gunnlaugur dans une de ses anciennes aventures ne se refuse pas, Chris Wraigh racontant souvent de très bonnes histoires courtes (Kraken en tête).

En parallèle, un des aspects les plus surprenants de cette nouvelle fut l’effort porté aux tyranides. Davantage que de simples ennemis, l’auteur les décrit vraiment comme des animaux intelligents avec une stratégie d’approche. En plus de les rendre plus vicieux, l’auteur nous permet de partager l’esprit de la ruche, essayant de mettre nos héros en échec. Aussi légère soit la référence à leur mentalité et leur instinct il est vraiment très appréciable de voir que l’auteur ne les utilise pas aussi basiquement que ce que nous avions pu voir auparavant. Donner de la profondeur à l’ennemi rend le challenge plus subtil et l’auteur l’a bien compris, Sons of Wrath avait été un désastre à ce niveau-là. Cela faisait longtemps qu’un auteur ne m’avait pas étonné avec l’intelligence des xenos (même si le mérite est donné à Graham McNeill est son roman Les Guerriers d’Ultramar pour avoir ouvert la voie).

Les plus

  • Gunnlaugur gagne en profondeur.
  • Une ambiance Space Hulk typique.
  • Du genestealer à la pelle.
  • Un effort est fait sur la stratégie utilisée par les xenos.
  • Une partie de chasse en plein froid fenrissien, qui sentira bon le loup.

Les moins

  • La combinaison "partie de chasse dans un Space Hulk" et "partie de chasse sur Fenris" ne fait pas disparaitre l'impression de déjà-vu.
  • Gunnlaugur est en pleine mission de routine ici et j'aime à croire que nous aurions pu en apprendre plus sur lui dans d'autres circonstances.
4/5

Hunt Sense est comme toutes les productions similaires, ce n'est pas un immanquable mais elle ajoute un peu plus de background à un personnage que l'on retrouve toujours avec autant de plaisir. On ne va pas s'en priver.