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Critique de Xenos par Priad

Publié le Lundi 9 décembre 2013 | 4 corrections après publication

Je confesse qu’à cette instant je me suis senti aussi effrayé que ceux qui étaient à mes côtés. J’ai vu des horreurs et l’horreur en elle-même ne m’effraie pas. En vérité, ces êtres n’avaient rien de particulièrement horrible. Ils paraissaient terriblement étrangers et ceci m’alarmait, en tant que puritain. Mais objectivement c’était des créatures impressionnantes, à l’aspect saisissant, à l’allure assurée, au port presque majestueux. Ma peur prenait racine dans un sentiment plus profond, plus viscéral.

41ème millénaire. L’inquisition veille sur les mondes afin de s’opposer aux sombres forces qui les animent. Lorsque l’inquisiteur Gregor Eisenhorn apprend que des puissances démoniaques se battent pour mettre la main sur le Necroteuque, un grimoire antique doué d’abominables pouvoirs, il se lance à leur poursuite afin de s’opposer à cette sérieuse menace. Mais ce qu’il ignore encore, c’est que cette affaire va le mener bien plus loin que ce qu’il aurait pu imaginer, dans des lieux où l’entendement humain est remplacé par la démence.

Avec ce premier tome de la trilogie dédiée à Eisenhorn, Dan Abnett frappe fort, car n’oublions pas qu’il est le premier à écrire sur l’Inquisition. Plus que le mérite de nous faire découvrir un nouvel univers, il nous transporte littéralement dans une affaire qui va rapidement nous dépasser de par ses enjeux et sa violence. La construction du récit est très fluide mais l’on pourra néanmoins lui reprocher certaines lenteurs, qui selon moi participent grandement à l’ambiance générale qui s’en dégage. Une ambiance noire et parfois extrêmement perturbante.

Ayant lu la trilogie de Ravenor avant celle-ci, je savais déjà à quoi m’attendre, à savoir que tout est possible car l’auteur n’a aucune limite et confronte les protagonistes à des choix difficiles, voire impossibles. Les rebondissements et les sursauts d’horreur sont donc bien présents et l’on ne sait jamais si les protagonistes auxquels on s’attache seront encore vivants à la page suivante. C’est cette précarité qui fait la force du récit ; précarité accentuée dans la trilogie de Ravenor par le fait que l’élève Inquisiteur se déplace sur un fauteuil antigrav.

Eisenhorn est un homme très charismatique et déterminé. Sa droiture et son intelligence en font un modèle pour son équipe. Ajoutons d’ailleurs que cette dernière est très équilibrée et que chacun pourra s’identifier à un membre en particulier.  La plume de l’auteur opère un réel transfert sur le lecteur. On ressent la souffrance et l’adrénaline qu’Eisenhorn supporte. Cela étant accentué par le fait que le livre soit écrit à la première personne, comme si Eisenhorn nous contait sa propre histoire.

Je n’aurais jamais pensé que la symétrie pût se révéler aussi rassurante et que son absence pût être aussi déstabilisante.

Xenos est aussi intéressant pour le fan de l’Inquisition qui voudra en apprendre plus sur le fonctionnement des ordos. D’ailleurs, à la lecture du livre on espère réellement en apprendre plus dans les opus suivants. Nul doute que l’histoire est en réalité bien plus complexe que comme elle ne nous apparaît. Le premier tome est donc une affaire entière, mais aussi un prélude à une affaire d’une ampleur bien plus grande. Quel soulagement de savoir que Xenos n’est que le premier tome d’une trilogie car on n’en redemande réellement et étant écrit par Dan Abnett, il y a des chances que la suite soit au-dessus.

Les plus

  • Une excellente entrée en matière dans l’Inquisition.
  • Dan Abnett est irréprochable d’un point de vue scénaristique et narratif.
  • Les personnages ont une classe monstre.

Les moins

  • Quelques baisses de régime sont présentes pour étoffer la psychologie des personnages.
4.5/5

Xenos n’est qu’une entrée en matière, mais quelle entrée en matière. Une affaire poignante d’une rare intensité à recommander sans modération.

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