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Avis sur Xenos par Technoprêtre

Publié le Dimanche 10 mai 2015 | 4 révisions avant publication | 5 corrections après publication

Après une rapide consultation des réclusiens, on m’a conseillé d’entamer la série des Fantomes de Gaunt ou celle de la sainte Inquisition. Même si j’ai apprécié Premier et Unique, Priad a déjà donné son avis de lecteur tardif. Quand à moi, j’attaque son territoire car il me bassine m’invite depuis longtemps à m’y plonger. Dans les 2 cas, je reprenais une lampée de Dan Abnett comme on goute un grand cru. Car avec presque 10 ans d’âge même en français, on a droit à un très bon produit qui nous emmène dans plusieurs coins de la Galaxie. Dans le cas des aventures de Gregor Eisenhorn, à la poursuite des agents du Chaos plutôt que de leurs soldats.

L’Inquisiteur Eisenhorn est un personnage haut en couleur dont les prouesses mentales et physiques n’ont pas été égalées dans mes lectures par aucun humain. Cela donne un côté «héros» rafraichissant, surtout quand on voit qu’il souffre, saigne et s’évanouit après un âpre combat. Ce mélange de force brute, qu’elle soit personnelle ou dans son équipement et son aura «diplomatique», et des faiblesses de son rôle en fait un personnage complexe dans un univers tout aussi grand. Les explications bien situées des différentes doctrines au sein de l’Inquisition renforcent autant cette impression qu’il est un rouage dans la machine impériale que celui qu’il en est le meilleur élément, le héros. La narration à la première personne et le partage des pensées d’Eisenhorn renforce encore cette immersion, permettant d’insérer facilement toute l’expérience et le savoir galactique qu’on doit nous distiller.

Car l’univers est grand, et les populaces et leurs cultures mériteraient leurs propres encyclopédies pour certaines. On a droit à un cours accéléré avec les investigations et les personnages rencontrés. Car le génie de Dan Abnett est dans cette capacité à rajouter un personnage secondaire, lui donner de la profondeur et le garder par petite touche dans toute l’histoire pour que le héros soit toujours présent mais pas le centre de l’univers. Le fait qu’Eisenhorn travaille en équipe et recrute des éléments locaux est efficace dans cette approche multi-personnages tout en restant cohérente. Et même du coté des conspirateurs du Chaos, le travail est remarquable sur l’identification de leur rôle dans l’histoire, de leurs capacités et de leurs déplacements.

La narration est donc riche en personnages, et l’histoire prenante : on démarre par une enquête dont on nous dit qu’elle arrive à sa sixième année de traque, et qui va bien sur s’étendre à grande échelle. Je n’en dirai pas plus pour vous garder la primeur, mais j’ai apprécié la temporalité si particulière du roman. Certains voyages faits par l’équipe inquisitoriale durent plusieurs semaines, ce qui m’a fait craindre un rythme sortant d’une boucherie mais il n’en fut rien. Le juste milieu entre l’ellipse et la mise à profit de ce temps pour faire avancer l’histoire et les personnages est toujours atteint, une prouesse de l’auteur là encore. Pas étonnant qu’il considère la saga comme son meilleur travail.

À l’instar de Gaunt dont le premier tome pose les enjeux et personnages, Xenos vous fera plonger dans cette saga et vous donnera envie de savoir la suite. Pour ma part, j’en connais les grandes lignes à force de suivre les critiques de Priad mais cela ne donne que plus envie de savoir comment cela va arriver. Pour reprendre la métaphore des spiritueux, je troque le pack d’une très bonne mousse pour apprécier une bouteille plus raffinée dont je vais voir le fond avec plaisir.

5/5

Xenos réussit autant comme publication seule que comme première étape à la lecture d’une saga qui ne mérite pas son statut de l’enfant pauvre du 41ème millénaire. À consommer sans modération.

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