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Critique de La Voie de l'Errant par Priad

Publié le Dimanche 6 juillet 2014 | 5 révisions avant publication | 4 corrections après publication

Tu es en bonne compagnie, à bord d’un vaisseau rapide et tu souhaites voir la galaxie. Il est de pires destins.
 — Tu es un bon musicien, «  dit Aradryan en profitant de l’opportunité de changer de sujet.
 — Non, je ne suis pas un musicien. Comme tu dois le savoir, un musicien se dédie à atteindre la perfection dans ses compositions et ses représentations. J’ai tout simplement eu beaucoup de temps pour essayer un peu tout et apprendre une chose ou deux.
 — Si tu n’es pas musicien, qu’es-tu ? » demanda Aradryan. Il sentit les doigts d’Athelennil se resserrer sur son bras, comme s’il avait dit quelque chose de déplacé, mais Lechthennian continua à sourire.
 — Je suis un voyageur, rien de plus. Bienvenue à bord de l’Irdiris.

La Voie de l’Errant est le troisième et dernier tome de La Voie de l’Eldar sensé clore la trilogie. Après avoir suivi Korlandril dans La Voie du Guerrier et Thirianna dans La Voie du Prophète, c’est donc sans surprise que Gav Thorpe met au centre de ce roman son dernier compagnon, Aradryan ayant choisi de suivre une voie un peu particulière. En effet, la voie de l’errant s’offre aux eldars ne désirant pas se dédier à quelque chose en particulier, permettant à ces derniers de passer d’une voie à l’autre sans aucun engagement. Aradryan s’engagera donc sur plusieurs voies tout au long du livre, apportant une variété jusque là absente des précédents volumes.

Néanmoins Gav Thorpe ayant lié les histoires entre-elles, le premier quart du roman donnera une impression de déjà-vu puisque les scènes qui y sont contées ont déjà été vécues à travers le regard de Korlandril et Thirianna au préalable. On remarquera que l’auteur a tout de même écourté cette première partie déjà connu de tous afin de se concentrer sur le vif du sujet, Aradryan. Résultera alors quelques problèmes de temporalité, Korlandril devenant guerrier aspect en un petit chapitre alors que le tome 1 lui étant dédié étalait cette partie de sa vie sur plus de la moitié du roman.

Le personnage d’Aradryan apparaissait de manière plutôt mystérieuse dans les deux premiers tomes et c’est donc avec vif intérêt que je désirais en apprendre plus sur lui. L’auteur avait cultivé cette facette du personnage et surtout lié son destin à ses deux amis. Sans trop savoir comment, le lecteur avait pris conscience de l’importance des choix d’Aradryan qui pourrait changer la face du vaisseau monde d’Alaitoc. La trame de ce livre se devait donc d’apporter des réponses tangibles tout en expliquant comment le destin de l’un pouvait affecter celui de l’autre. Les décisions d’Aradryan auront donc de lourdes conséquences et j’ai d’ailleurs trouvé l’explication de l’attaque sur Alaitoc crédible, malgré beaucoup de déceptions en ce qui concerne la manière dont se clôture la trilogie. La bataille de fin que l’on entamait avec l’histoire de Korlandril et Thirianna se voit ici mise en scène sur une vingtaine de pages. En si peu de temps, ne vous attendez pas à une chute ou à des révélations importantes, l’auteur ayant trouvé le moyen de donner un pseudo happy end décevant.

En parallèle il aura été difficile de s’attacher à notre héros dont tous les mystères auront été levés. Démarrant avec un Aradryan sans charisme ni ambition, les différentes voies empruntées le rendront orgueilleux, avant que ce dernier ne finisse à genoux pour pleurer. Malgré les différents cycles de sa vie s’égrainant entre les chapitres, ces ellipses donneront vraiment l’impression que tout ira assez vite, un plus pour le rythme, mais un moins pour croire au portrait d’Aradryan, ce personnage qui finira par être tellement vaniteux qu’il se mettra à sourire à son reflet dans le miroir.

La variété des rencontres que fera notre héros restera une des principales forces de ce livre. Coopérant avec des arlequins pour mettre la main sur des pierres-esprit, cette troupe d’aventuriers vous offrira un excellent spectacle alors qu’ils parcoureront les couloirs du Palais des Plaisirs sur le monde sorcier de Miarisillion. La proximité avec l’œil de la  Terreur rendra la présence de l’Assoiffé encore plus dangereuse.  Démon majeur et démonettes de Slaanesh seront au programme de cette seconde partie du roman restant à mes yeux la meilleure. L’auteur n’en restera pas là et d’autres races comme les Orks, les humains et les Space Marines seront aussi de la partie.

C’est donc un jugement en demi-teinte pour ce dernier tome dont j’attendais personnellement plus au niveau de l’histoire. Bien mieux rythmé que les précédents, mais aussi plus varié, La Voie de l’Errant termine une série avec néanmoins bien peu de classe et de surenchère. Les liens avec les précédents romans seront renforcés, mais cela ne nous fera pas oublier qu’Aradryan aura la palme du personnage le plus énervant.

Les plus

  • La variété qu'offre la voie de l'errant (ranger, pirate...).
  • Les nombreuses rencontres de notre héros, amis comme ennemis.
  • La séquence dans le palais des plaisirs que j'ai trouvé captivante.
  • La répétition des scènes d'introduction écourté.
  • Une histoire globalement très abordable et facile à suivre pour les non-initiés.
  • Des scènes d'action en tous lieux et de toutes envergures.

Les moins

  • Un héros agaçant qui perd tout son mystère.
  • Des ellipses créant une temporalité particulière.
  • Aradryan ne semble pas autant lié à Korlandril qu'avec Thirianna.
  • La trilogie est loin de se cloturer en apogée.
  • On notera un problème de mise en page pour l’épilogue dans la version française du livre.
3.5/5

Ce dernier tome est meilleur à bien des égards et Gav thorpe semble avoir mieux rythmé son roman.Mais toutes ses qualités ne réussiront pas à vous faire oublier la frustration d'avoir parcouru 3 romans pour un tel final. Au 41ème millénaire, il n'y a peut être pas que la guerre.