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Critique de Le Septième Châtiment par Drystan

Publié le Mercredi 28 mai 2014 | 6 révisions avant publication | 3 corrections après publication

Sachez, seigneurs de l’Imperium, que chaque homme et chaque femme que vous enverrez sur Opis mourra dans les rues de Khezal, où sur n’importe quel autre champ de bataille sur lequel vous irez. Nous ne sommes pas seuls dans notre combat, et nos alliés sont tout aussi féroces que nous mêmes. Toute notre population est à notre disposition, et si elle doit périr jusqu’à la dernière âme pour renvoyer dans les étoiles la vermine que vous êtes, il en sera ainsi. Ni la Garde Impériale, ni la Marine Impériale, ni l’Adeptus Astartes ne nous empêcheront d’obtenir la liberté et l’indépendance.

Je vous avoue tout de suite qu’au moment de plonger dans la lecture de ce roman, j’entrais quelque peu en territoire inconnu. Deux explications sont assimilables à cette (re)découverte, tout en gardant à l’esprit que le dernier roman publié en Français de l’auteur datait de 2010.

D’une part, Ben Counter avec son roman «Chevaliers Gris», fut en quelque sorte le premier flirt entre cet auteur et moi. L’excellent La Galaxie en Flammes fut le coup de foudre, puis vint le divorce avec La Bataille des Abysses qui fait encore partie de mon top 5 des déceptions dans la saga de l’Hérésie d’Horus. C’est donc sur une déconvenue que j’avais quitté Mr Counter.

D’autre part, vu la faible exposition de la Légion impliquée dans «Le Septième Châtiment», les Imperial Fists, que ce soit dans la série de l’Hérésie d’Horus, via des nouvelles ou encore les romans Space Marines Battles j’étais quelque peu sceptique sur le fait de donner autant de responsabilités à cet auteur qui me semblait en retrait.

Intelligemment, le roman s’ouvre sur une présentation suscinte du Monde d’Opis, sur lequel se déroulera la totalité de l’action. Nous y apprenons que la population s’y divise en deux catégories, la paysannerie, et l’aristocratie connue sous le nom d’Aristeia. S’ensuit une courte mais très intense introduction narrant l’arrivée de l’Inquisiteur Kekrops sur Opis et sa rencontre avec la classe dirigeante. Ce point s’avérera être l’élément déclencheur de la révolte d’Opis envers l’Imperium.

Suite à cette rencontre entre l’Inquisiteur et l’Aristeia, ainsi qu’au soulèvement engendré, un fort contingent de l’Astra Militarum est envoyé sur place, accompagné d’un détachement d’une trentaine d’Imperial Fists menés par nul autre que le Capitaine Lysander. L’implication de Space Marines, qui plus est issus d’une légion primogénitrice, pour une simple rébellion s’explique du fait que l’Inquisiteur suspectait sur Opis la présence d’une menace morale pour l’Imperium. 

Inutile de vous en dire plus, le roman regorge de surprises et parfois même trop. Après l’introduction, la majorité de la narration se divisera entre plusieurs Imperial Fists, Orfos, le sergent scout, Gorgythion, pilote d’un thunderhawk unique en son genre, l’archiviste Deiphobus et bien entendu l’emblématique Capitaine Lysander. Ce choix de nous faire vivre un même événement via plusieurs prismes n’est pas sans rappeler Dan Abnett. Ben Counter permet ainsi de varier la narration et de rendre d’autant plus attendues les interventions de Lysander, qui finalement se retrouvera presque relégué à un second rôle, du moins durant une bonne partie du roman.

Les personnages sont travaillés, et plus particulièrement les Space Marines se retrouvant sur Opis en petit nombre, les spécificités de chacun semblant être exploitées à leur maximum. En cela Ben Counter s’avère excellent. A mon sens, il a su s’imprégner de l’essence même de la légion de Dorn, une force inflexible, efficace et à la manière des Ultramarines, à la fois pragmatique et réactive. Sans rentrer dans la caricature Lysander est présenté comme un roc, bien que l’auteur tente d’entourer ce personnage de mystère en faisant de brèves allusions à des événements passés, sans y donner suite malheureusement.

Côté action, vous serez servis. Sans se mentir «Le Septième Châtiment» est un roman bolt porn, ça massacre dans tous les sens, l’Astra Militarum y est d’ailleurs héroïque dans ses quelques apparitions. Le rythme est soutenu, le lecteur aura rarement l’opportunité de souffler. Seulement, au lieu d’assumer ce trait à fond, à savoir nous proposer un concentré d’action, Ben Counter a voulu mettre en place un scénario complexe et original. Ce côté fantaisiste se retrouve jusque dans la construction du roman, avec des chapitres très inégaux, et peu orthodoxes dans le sens où ils ne sont pas numérotés mais correspondent à une phase de la campagne d’Opis, immergeant un peu plus le lecteur mais manquant de clarté.

Les ramifications empruntées s’avèrent parfois très, même trop alambiquées. J’ai par moment été surpris par les libertés prises par l’auteur. C’est peut être la plus grande faiblesse du roman, une trop grande ambition scénaristique pour un roman qui visiblement sera sans suite directe. Longtemps le flou est entretenu vis-à-vis de la véritable nature de l’ennemi, puis arrive un véritable torrent de révélations. Le final prenant la forme d’une véritable course contre la montre face à un ennemi terrifiant pour l’ensemble de l’Impérium.  Niveau fluff vous aurez droit à quelques nouveautés, je n’en dis pas plus, mais j’ai été étonné.

Concernant les ennemis, ce n’était absolument pas ce à quoi je m’attendais. Dans un premier temps, cela peu paraître improbable, mais avec du recul Ben Counter s’en sort plutôt bien, la prise de risque étant grande. Une chose est sûre vous serez dépaysés tant les romans traitant de la faction concernée sont rares.

Les plus

  • Un roman consacré aux Imperial Fist !
  • Un Lysander plus vrai que nature.
  • De l'action à tout bout de champ.
  • Un récit osé.
  • La retranscription des combats qui donnent l'impression d'être en pleine partie 40k.

Les moins

  • Un scénario ambitieux et parfois mal maîtrisé.
  • De nombreuses portes ouvertes sans toujours apporter de réponses.
  • Des passages semblant tirés par les cheveux.
3.5/5

Une chose est certaine, ce roman ne pourra pas vous laisser indifférent, certains crieront au génie, tant la prise de risque est grande, d'autres y verront un retentissant échec. Ben Counter a su me surprendre et j'apprécie, même si le roman ne manque pas de faiblesses.