Le ReclusiamCritiques des publications et Ebooks Warhammer 40 000 de la Black Library
Navigation
Navigation

Pandore

Achèvements choisis :

  • Huiles essentielles : Ajouter un élément/personnage/lieu en relation avec le Mechanicum
  • Sacré-Saint : Mentionner l’Empereur
  • Comme si on y était : Faire une description détaillé d’un lieu, d’un décor

Comme tous les jours au réveil 9305›7 regardait sa minuscule chambre spartiate tout en étant allongé sur son lit d’acier. Celle-ci était aménagée avec le strict minimum pour un homme du rang, c’est-à-dire une table industrielle accompagnée d’un tabouret du même style ainsi que d’un lavabo où un petit miroir était fixé au-dessus. Une unique ampoule placée au centre du plafond avait la charge d’éclairer la pièce. Pour finir, il disposait de son lit qui n’était qu’autre qu’une plaque épaisse de métal fixée au mur et maintenue par de lourdes chaînes à ses extrémités.

La pièce tanguait. Le vaisseau était sûrement entrain d’émerger du warp. Son uniforme était impeccablement plié sur sa table et sur celle-ci se trouvait sa tablette de données. Cette dernière émettait un petit halo vert signifiant que quelqu’un souhaitait le joindre. Il soupira lentement en la voyant, se leva et se dirigea vers le lavabo. Il se regarda dans le miroir, il était un jeune homme ayant atteint la trentaine. Il était chauve, avait les yeux verts et possédait le corps musclé d’un soldat. Non que celui-ci atteigne les proportions mythiques des Soldats de Gloya et encore moins celui des Gardes de Catachan. Il se lava promptement le visage avec de l’eau filtrée par les conduits qui sortaient du plafond. Pour finir son rituel quotidien, il caressa le petit collier qui pendait à son coup, représentant Helia, sa planète natale. Il finit par enfiler son uniforme et activer sa tablette d’où un hologramme apparut.

C’était un homme ayant atteint la moitié de son existence, bien qu’en réalité il ait vécu plusieurs vies d’hommes, son œil gauche avait été remplacé par une bionique luisant d’un rouge profond. Cette figure imposait le respect par son aura ainsi que par ses traits évoquant, à juste titre, un homme sûr de lui et du pouvoir dont il était investi. Il était Iznir Yeck, libre-marchand au service de l’Imperium de l’Humanité.

 - 9305›7 à vos ordres ser Yeck, dit-il en faisant le signe de l’aquilla.
 — Herg 9305 de la 7ème division dîtes à vos hommes de se tenir prêt à débarquer sur Zegaria III, je vous ordonne d’établir un périmètre au sol pour permettre aux navettes du mago Ylia Zle Vaine de débarquer son matériel et ses « hommes », déclara Yeck.
 — Ce sera fait selon vos désirs ser, lui répondit 9305›7.
 — Ne me décevez pas comme 5426, Herg 9305 lui suggéra Yeck, la voix empreinte de menace.
 — Pour l’Empereur, dit 9305›7 avec un signe d’acquiescement puis l’hologramme disparu.

Il sortit de sa chambre et rejoignit ses hommes qui s’étaient mis en rang dans le hall d’embarquement. Il était suffisamment spacieux pour y arrimer une demi-douzaine de navette pouvant aussi bien transporter une centaine d’hommes avec leurs équipements ou bien les pesantes machines d’excavations du Mechanicum.

 — Eyam, est-ce que l’ordre nous a été transmis ? lui fit son sous-lieutenant, 9104›6.
 — Exactement, je veux que le XIV corps Helian embarque dans la demi-heure pour prendre et tenir le périmètre de débarquement que le mago Ylia a exigé, lui retourna Eyam.
 — Je suppose que cette tête de bionique a choisi un périmètre plus large que de raison, ironisa 9104›6.
 — Faites le Yenah, c’est tout, lui rabroua Eyam, à mi-chemin entre la franche camaraderie existant entre deux frères d’armes de longue date et les ordres donnés à un officier de rang inférieur.

Yenah s’exécuta et transmit ses ordres à ses hommes. Les navettes Helian sortirent des hangars de la flotte en ordre de bataille et descendirent dans l’atmosphère de Zegaria III. Yeck tenait un petit boîtier d’une main lorsqu’il atterrit sur la planète accompagné par ses suivants. À l’intérieur reposait un petit triangle, un artefact qu’il avait acquis dans la douleur lors de précédentes expéditions dans la galaxie. Ylia, l’adepte du Mechanicum était à ses côtés, escorté par ses plus fervents Skitarii. Ils se dirigeaient tous vers une cavité qui avait été mis à jour par les engins d’excavation du mago. À l’entrée de la cavité se trouvait une lourde porte d’un bunker faisant une dizaine de mètre de long sertie par une petite fente triangulaire. Devant tant d’évidence Yeck sortit le petit triangle du boîtier et l’approcha de la serrure en acier.

À ce moment précis, un message doré en bas gothique apparut sur la porte, celui-ci avait été dissimulé en l’absence de la «clé» de la porte millénaire. Yeck lu :

« La pierre en quête de savoir et de pouvoir créa le fer pour l’aider. Mais le fer voulut surpasser la pierre et la pierre, dans un ultime effort pour sa survie dû éradiquer le fer. Quiconque avide de connaissances doit prendre à cœur cette mise en garde sous peine de répéter les erreurs du passé. »

Un sourire pointa sur ses lèvres, ce qui se trouvait derrière cette porte devait être inestimable. Un Schéma de Construction Standard d’après ses sources. Il plaça le triangle et la porte se mit en branle. Tous entendirent des bourdonnements, l’un étant proche et le second sortant des entrailles de la terre. Des mécanismes vieux de l’âge de la Technologie se remettaient en route après une veille de plusieurs millénaires.

L’ordre fut donné et les Helians accompagnés par les skitarii allaient former le premier groupe d’explorateur pour localiser l’antique machine ainsi que pacifier le réseau de tunnels et de salles menant jusqu’à lui. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’ils étaient rentrés et Yeck recevait un rapport constant par liaison radio, il semblait qu’ils avaient atteint la moitié du complexe et n’avait rencontré aucune résistance.

Mais, soudain, tout contact fut coupé par un grésillement et le médecin-chef lui indiqua qu’il ne recevait plus les données des fonctions vitales des Helians. Yeck décida qu’il était temps d’intervenir et rentra à son tour dans le complexe. Ses gardes du corps en combinaison noir d’encre à ses côtés, les armes prêtes et les lasers de ciblage transperçant l’obscurité. Ylia le suivait une tablette de données dans ses mains affichant une multitude de données binaires tandis que sa mechadandrille munie d’un faisceau lumineux incorporé perçait les ténèbres à son tour. Ils traversèrent les tunnels ancestraux parsemés de blocs détachés du plafond et les fresques des murs narrant des faits oubliés datant d’un âge maintenant révolu.

Finalement ils atteignirent une vaste salle baignée de brume et de l’odeur de chair brûlée. Ils allumèrent leurs lampes frontales et virent que les cadavres des skitarii jonchaient çà et là dans la pièce, des arcs électriques verdâtres crépitants entre leurs parties métalliques. Ce que leur restait de leurs anciens corps d’humains était brûlé à un niveau inimaginable. La position de leurs corps semblait indiquer qu’ils avaient activé quelque chose mais qu’en même temps ils avaient été foudroyés sur place. Le mago s’en émut aucunement et se nota personnellement de ne pas oublier de récupérer les bioniques sur les cadavres pour les implanter sur ses futurs pantins.

Après une inspection minutieuse des lieux, les gardes noirs indiquèrent qu’un tunnel à l’extrémité de la pièce descendait dans les profondeurs. Le groupe s’y engagea silencieusement, arme au poing et prêt à enclencher le feu à chaque intersection. Cela faisait maintenant une vingtaine de minutes qu’ils parcouraient les dédales quand soudain un clic se fit entendre. Un large bloc de pierre faisant la largeur du couloir sépara le groupe, Yeck et Ylia d’un côté et ses hommes de main de l’autre. Yeck se retourna vivement et se retrouva net devant le mur. Les seules choses qu’il entendit furent le crépitement des tirs de lasers ainsi que le raclement de métal contre la pierre.

Il y eut un bruit sourd, comme quelque chose se faisant projeter contre un mur puis le bruit des corps se faisant démembrer et mutiler à l’impact. Il n’entendit plus que le grésillement des radios mortes et le tintement du métal raclant les dalles de pierre. Pire que tout il n’arrivait pas à contacter le reste de ses hommes de main à la surface et la sortie était obstruée, il ne leur restait plus qu’à progresser dans les ténèbres.

Ils marchèrent le long de vastes galeries creusées et traversèrent de larges salles toutes dépouillées d’objets d’une quelconque valeur, seul le déplacement de poussière trahissait la présence d’autres présences qu’eux. Au bout d’un couloir ils distinguèrent, à la lueur de leurs lampes, trois formes humanoïdes. Le sol et les murs étaient tachés par des traces de sang et l’air était pesant. C’était des Helians.

Ils se dirigèrent vers eux en les mettant en joue. Arrivés à leurs hauteurs, les scanners de Ylia indiquèrent qu’ils étaient salement amochés mais toujours en vie. Derrière eux se trouvaient d’autres cadavres mutilés et de vastes couloirs partaient dans tous les sens. Aux extrémités de chacun, ils pouvaient distinguer des traces de sang, comme si quelque chose avait traîné des malheureux dans les tréfonds de l’enfer. Yeck décida de faire une halte et utilisa des kits de soins pour remettre sur pied les trois soldats. Il reconnut parmi eux 9305›7, celui-ci n’était que sonné et avait quelques éraflures au torse.

 — Que s’est-il passé 9305›7 ? demanda le marchand une fois que l’officier fut remis sur pied.

Celui-ci ne le regarda pas et ne semblait pas avoir entendu la question, il regardait dans le vide. Sûrement encore sous le choc de l’affrontement supposa-t-il.

 — 9305›7, qu’est-ce qui vous a mis dans cet état ?
 — Ce… On progressait vite… Nous avons rencontré le premier problème lorsque les skitarii se sont fait mettre hors d’état par un violent choc électrique. On… On a fait ce qu’on a pu, en vain… Ensuite. Ensuite, dans ce couloir, il y a eu un flash. Non une détonation, on ne discernait plus rien et quelque chose a massacré tout le monde. Hormis nous trois, répondit Eyam.
 — Pourquoi vous avoir épargné ? prononça Yeck, à mi-chemin entre une question pour lui-même et pour 9305›7.
 — Je ne saurai dire, lui dit en retour le militaire.

Une fois leur halte salvatrice terminée, ils se remirent en route, Ylia les guidant à travers les couloirs ensanglantés. Il sembla à ses compagnons qu’il avait réussi à disposer d’une carte ou tout autre moyen pour les guider à travers ce labyrinthe. Leur chemin déboucha devant une large porte. Elle avait une serrure similaire à la porte principale et quelque chose y était gravé mais était rendu illisible par le passage du temps. Yeck déverrouilla la porte avec son artefact antique. Il y eut un bruissement métallique et une gerbe de sang. Quelque chose s’effondra au sol. Yeck eut juste le temps d’apercevoir la mechadandrille que celle-ci lui perfora le torse, il leva les yeux et vit le mago abattre les deux autres soldats avec son pistolet archaïque.

 — Vous ne m’êtes plus d’aucune utilité, lâcha-t-il en enjambant les corps agonisants.

Ylia était satisfait. Devant lui se trouvait une vaste salle où, au centre, bourdonnait une gigantesque machine. C’était le SCS. Ses servants avait réussi à se connecter au système du complexe souterrain et l’avait remis en branle au prix de leur énergie. Ce n’était pas un sacrifice à ses yeux, seulement des outils à son service. Il s’approcha de plus près, émerveillé par la machine inestimable qui dominait toute la pièce. Si bien qu’il ne voyait pas tous les corps qui gisaient à son extrémité.

Il eut ce qu’il interpréta comme une vive douleur, et mit un genou à terre avant de se retourner. 9305›7 était là, un pistolet à la main. Ses yeux verts souriaient d’une lueur malsaine et un liquide jaunâtre s’écoulait de ses blessures. Il n’était pas de chair mais de fer et plus rien d’humain transpirait dans son aura. Il acheva le mago d’un tir dans le torse.

Il s’approcha de la machine qui l’avait conçu et rentra des instructions dans le panneau de configuration. Celle-ci s’activa et des formes humanoïdes, tout de fer conçu, en émergèrent. Ils avaient chacun un trait similaire à l’un des cadavres Helians de la salle.

 — La boîte de Pandore est ouverte, annonça l’homme de pierre au trait de 9305›7.