Le ReclusiamCritiques des publications et Ebooks Warhammer 40 000 de la Black Library
Navigation
Navigation

Critique de Massacre par Maestitia

Publié le Jeudi 23 février 2023 | 1 révision avant publication | 3 corrections après publication

— Je n’arrive jamais à savoir si tu es aussi naïf que tu essaies de nous le faire croire, si tu te fais des illusions, ou si tu te moques simplement de nous tous. »
L’apothicaire porta de nouveau son regard vers l’oculus, sur lequel les mécanismes occultes au cœur du Covenant déchiraient l’espace réel. Une plaie béante s’ouvrait dans l’espace devant eux, libérant une hémorragie colérique d’antimatière, prête à avaler le vaisseau tout entier au milieu de ses stries d’éclairs ardents.
— Peut-être que la vérité est quelque part entre les trois, » finit-il par dire. La pression sur ses tempes s’accentua en une authentique migraine, qui lui filtrait dans le crâne tel un liquide brûlant, et avait comme des allures de prémonition.
— Est-ce que tout va bien ? » demanda Anrathi, d’un air de surprise inquiète.
Il sait, se dit Talos. Il le sent. Quelque chose sur son visage avait trahi la douleur soudaine.
— Je n’ai jamais tué un autre guerrier des Légions, » dit Talos. « C’est tout. Je ne peux pas m’empêcher de me demander comment cela sera.
— Je t’ai pourtant vu tuer souvent, frère. De mes propres yeux. »
L’apothicaire inclina la tête, presque pour lui concéder ce point.
— Oui et non. La torture et les exécutions ne sont pas tout à fait du meurtre. 

Je connais assez peu la VIIème légion. Cependant, je connais bien leur auteur attitré, j’ai nommé Aaron Dembsky-Bowden. Ce dernier a écrit selon moi l’un des meilleurs romans de l’Hérésie d’Horus avec le Premier hérétique, mais il a aussi brillé avec Helsreach, narrant les évènements sur Armageddon durant la Troisième guerre à l’aide du Réclusiarque Grimaldus et de ses Black Templars.

Revenons aux fils de la nuit, les enfants de Konrad Curze.
C’est de loin le plus terrifiant et incontrôlable des Primarques. Certes, Angron a aussi sa place sur le podium, mais Kurze est une anomalie, un parias, une erreur de la nature ainsi qu’une âme torturée et c’est exactement ça que l’on aime chez les Night Lords. Ils sont sans pitié et officient toujours parmi les ombres, leur rapport entre eux sont souvent hostiles et les tensions au sein de la Légion sont très bien exploitées par l’auteur.

La nouvelle reste très courte et bien que le sujet aurait pu être mieux développé, A.B.D. parvient à nous immerger dans le quotidien des Night Lords. Ces derniers sont convoqués pour retrouver leur Primarque autour d’Istvann afin de procéder au Massacre du Site d’Aterrissage. On retrouve Talos et Malcharion peu de temps après que le Primarque ait décidé d’exterminer sa planète natale, Nostramo. mais tout cela reste assez fade. C’est véritablement dans la description des ambiances que le récit prend toute sa saleur.

On ne parle pas de vaisseaux, mais de cryptes volantes. On n’arbore pas des décorations honnorifiques sur la coque des frégates, mais les cadavres empalés, desséchés de xénos et rebelles. Lors des conclaves, on ne parle presque pas. On se dévisage, on reste froid, silencieux, presque muet. Ce sont ici quelques exemples qui m’ont totalement convaincu lors de ma lecture.

Parfois, il n’est pas utile de développé une grande idée pour captiver son auditoire, mais simplement savoir choisir les mots justes pour distiller une ambiance unique et viscérale. Avec Massacre, le défi est réussi : je veux lire plus sur les Night Lords.

Les plus

  • Talos durant l'hérésie.
  • Atmosphère fidèle aux Night Lords, la forme du récit est maîtrisée.

Les moins

  • Une trame assez creuse.
4/5

Le style de l'auteur nous captive. Bien que courte, cette nouvelle arrive à nous plonger dans les ténèbres des Night Lords avec une facilité déconcertante. Il ne s'y passe pas grand chose, et pourtant l'ambiance est dépeinte avec brio. Elle vous donnera envie d'en lire plus.