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Critique de Imperium Secundus par Priad

Publié le Mercredi 11 juin 2014 | 9 révisions avant publication | 3 corrections après publication

 — Cet Imperium,» dit le Lion. «Cet Imperium Secundus, ce grand projet de survie… Comment comptes-tu t’y prendre ? As-tu l’intention de te déclarer régent ?
 — Non,» répondit Guilliman. «Je ne vais pas fonder un Empire et me couronner moi-même. Une telle arrogance confirmerait tous les doutes et les soupçons tapis dans l’esprit des personnes telles que toi. Il faut une figure autour de laquelle rallier le public, pendant que je me battrai pour que les mécanismes de l’Imperium continuent de tourner et soient protégés.
 — Mais…» amorça le Lion. Son regard fixa délibérément le grand siège central, drapé de son étendard terran. «Qui dans ce cas ? Il faudrait qu’il soit de notre sang ?
 — Oui,» dit Guilliman, «il faut que ce soit un primarque.
 — Mon cher Roboute, «dit le Lion. «Il n’y a que nous deux ici. Que proposes-tu exactement ?»

Imperium Secundus, ou Unremembered Empire dans sa version originale, n’est pas un tome comme les autres. Mais avant de vous en expliquer les raisons il convient de se concentrer sur le parcours de l’auteur dans la série l’Hérésie d’Horus. Malgré la très grande participation de Dan Abnett dans la saga, il n’est pas l’auteur le plus prolifique à ce jour (il s’agit de Graham McNeill). Néanmoins il est tout de même à l’origine du premier tome, L’Ascension d’Horus pour lequel les responsabilités devaient être importantes puisqu’elles avaient pour but d’entamer cette grande saga et d’en poser les bases. Plus tard ce dernier nous est revenu avec l’excellent Légion qui nous introduisait pour la première fois à la Cabale et à certains personnages comme John Grammaticus. Par la suite, il a su nous étonner avec Prospero Brûle, avant d’écrire La Bataille de Calth, le tome d’ouverture de l’arc de Calth qui à ce jour nous a offert plus d’un roman et d’un audio drama.
Après un tel parcours, ma première réaction fut de me demander pourquoi il était en charge du tome qui nous intéresse aujourd’hui, sachant que la quatrième de couverture n’avait vraiment rien d’excitant. Et bien la réponse se trouve dans cette critique.

Imperium Secundus démarre alors que Guilliman s’emploie à préserver ce qu’il reste de l’Empire. C’est donc une tâche dantesque qui s’annonce, surtout qu’il est encore très difficile de savoir exactement jusqu’où va la trahison du Maitre de Guerre et de ses légions renégates. C’est donc dans un climat tendu que l’action se déroulera sur Macragge, alors que différents acteurs viendront bouleverser les plans de Guilliman. Difficile de se faire confiance les uns les autres alors que l’Imperium est attaqué de l’intérieur. Il est vrai que le pitch de départ n’a pas beaucoup à vous offrir mais connaissant Dan Abnett, il ne faut pas s’y fier, les lecteurs de Paria sauront surement de quoi je parle. Il sera donc extrêmement difficile d’aborder ce tome sans vous en révéler plus tant les rebondissements s’enchainent chapitres après chapitres (voir page après page dans la dernière ligne droite).

Pour le petit indice, sachez que le livre accueillera pas moins de cinq Primarques qui auront tous un très grand rôle à jouer au fur et à mesure que la trame se développe, et que le Dramatis Personae n’en contient que 3. On appréciera que la Black Library ait prit les devants pour conserver toutes la quintessence de l’apparition de nos deux Primarques manquants. La présence de plusieurs légions au fil du livre ne fera que renforcer cette impression que l’hérésie touche tout le monde. Au-delà des Ultramarines, il vous sera ainsi possible de voir du Salamander, White Scar, Iron Hands, Raven Guard, Blood Angels, Space Wolf et j’en passe.

Loin de ressembler à un mauvais mélange, ce roman aura en réalité l’ambition de se présenter comme une suite plus ou moins directe à plusieurs tomes de l’hérésie d’Horus sortis jusqu’à présent, comme Légion, La Bataille de Calth, Signus Daemonicus et Vulkan est vivant, pour ne citer que ceux-là. Malgré un début assez mou qu’on lui pardonnera facilement, le récit de Dan Abnett arrive à poursuivre et croiser plusieurs trames déjà abordées par lui-même et par d’autres auteurs auparavant. En contrepartie le roman reste un des plus court de la série. Le tout offrira quand même une vision d’ensemble très agréable. Attendez-vous donc à un premier quart plutôt ennuyeux avant d’être littéralement emporté dans l’action et d’incroyables retournements de situation.

Ce premier quart du livre, parlons-en d’ailleurs : en y réfléchissant bien, il aura pour rôle de résumer pas mal d’évènements afin que vous sachiez exactement dans quel contexte l’histoire va se poursuivre. Dans le même ordre, cela nous aidera à comprendre les motivations du Primarque de la XIIIème légion et de vivre l’après Calth à travers ses yeux. Les répliques de notre cher Roboute sauront faire apprécier le personnage aux plus détracteurs des Ultramarines.

Le retour de la Cabale sera aussi très appréciable puisque l’on nous fournira quelques réponses en ce qui concerne leur rôle et certains personnages clefs comme John Grammaticus feront face à des choix qui pourraient bien changer la face de l’Imperium. Depuis Légion, la Cabale n’avait jamais été autant mise en avant, cette dernière ayant tout de même était présente en arrière-plan dans Félon, ou encore dans la nouvelle Unmarked  disponible dans Mark of Calth.
La fin du roman soulèvera encore beaucoup de questions, même s’il est vrai que le lecteur aura vraiment fait un pas en avant dans la saga tant le lien avec certains romans est indéniable tandis que les références pleuvront.

Dan Abnett a donc donné le premier souffle à cette grande saga et continue au travers de ses livres à surprendre en nous offrant toujours un spectacle bien différent du précédent, se renouvelant de la plus belle des manières.
Imperium Secundus est un roman charnière faisant la transition entre plusieurs tomes sortis à ce jour, réunissant de nombreux éléments afin de les intégrer à une nouvelle trame et développer l’Hérésie dans d’autres directions. Avec ce livre, on a vraiment l’impression de tourner une page dans la saga.

Les plus

  • 5 Primarques dans un même tome (que dis-je, sur Macragge).
  • Des punchlines qui ne s'arrêtent jamais.
  • Le roman est une suite plus ou moins directe à d'autres tomes majeurs de la série.
  • Les rebondissements incessants passées les 100 premières pages.
  • Le caractère épique de la majorité des scènes d'action.
  • L'approfondissement du rôle de la Cabale, ainsi que certains nouveaux enjeux.
  • Des tonnes de personnages secondaires de très bonne facture.

Les moins

  • Le premier tier du livre pourra paraitre ennuyeux, mais c'est pour la bonne cause.
  • Le roman est trop court !
5/5

Imperium Secundus est un roman indispensable dans l'Hérésie d'Horus tant il relie des tomes entre-eux, vous permettant de mieux apprécier la saga dans sa globalité. Dan Abnett maitrise son sujet de bout en bout. Attendez-vous à du très lourd !

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