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Critique de The Fissure par Priad

Publié le Samedi 29 octobre 2016 | 3 révisions avant publication | 3 corrections après publication

La partie abimée du mur répandant ses ombres se craquela avant de s’effondrer. La Fissure n’en était plus une, laissant place à une large ouverture dans le temps et l’espace, un vaste portail vers le Warp.
Comme la luminosité changeait, comme cette non-lumière les inondait par vagues alors que les variantes de gris s’unissaient s’écrasant tel un océan là où le mur se tenait encore il y a peu, Cleon et Basilion levèrent la tête pour apercevoir la chose contre laquelle Utropius levait déjà son lascannon ridicule. Ils n’avaient pas de nom pour le définir, bien qu’Utropius ait à trouver les mots pour la décrire dans le rapport de décès de Basilion.

Remise en édition limitée imprimée lors du Black Library Live 2013, The Fissure de Nik Vincent, fut avant tout un moyen de nous faire découvrir ce nouvel auteur jusque-là plutôt absent de l’univers Warhammer 40K. Ce n’est qu’il y a très peu de temps que cette histoire qui fut exclusive à cet évènement s’est vu rééditée sous le format ebook.
Mais que peut bien valoir une histoire courte de 2013 écrite par un auteur qui cessa sa participation à la Black Library la même année ?

Le lecteur sera transporté sur Formal Prime, une cité ruche qui va être bouleversée par l’étrange apparition d’une fissure. Les questions fusent dès la lecture du titre afin de savoir ce qu’est réellement cette fissure et ce qu’elle implique. Malheureusement le principe est plutôt mal exploité et malgré une écriture qui, reconnaissons-le est de belle qualité, l’histoire jamais ne démarre pour développer les situations liées à l’apparition de cette fissure.

Le début de la nouvelle vous mettra au côté des Iron Snakes en plein rituel après la perte d’un des leurs. Un passage qui sera en réalité alterné avec des flash back soulignant les évènements liés à la perte de ce Space Marine, le frère d’armes Basilion. L’idée de départ est donc louable mais n’offre véritablement aucune surprise, les Iron Snakes étant même plutôt absents tout au long de la nouvelle.
Les flash back sont donc les parties les plus intéressantes, car nous permettant d’en apprendre plus sur ce qui a pu se passer avec cette fissure. Ils permettront aussi de rythmer davantage la nouvelle, alternant entre le présent et le passé.

Dans un espoir désespéré d’empêcher la fissure de s’ouvrire et de mettre la population en danger, ils tenteront de la combler. Cependant, cela n’aura qu’un effet retardateur, alors que les cultistes de plus en plus nombreux se rendront sur ce lieu interdit afin d’y vénérer son apparition. Il est entendu que cette fissure est une ouverture sur le Warp et que les passages la concernant nous montrerons l’évolution de la situation.
Malgré cela, la nouvelle se permet encore des ellipses de plusieurs mois entre ces flash back, un procédé qui aura du mal à impliquer le lecteur dans cette histoire plutôt molle. L’idée de départ aurait pu donner un résultat bien plus passionnant, la fissure ayant un vrai rôle à jouer. Néanmoins le manque de mystère autour de cette dernière finira de décourager le lecteur, le tout étant encore une fois plutôt mal amené.

L’utilisation de la fissure nous offrira tout de même une jolie scène lorsque cette dernière s’ouvrira davantage pour y vomir les horreurs du Warp. Ce passage sera évidemment un prétexte à voir combattre nos chers Iron Snakes pour la survie de la ruche. Un moment que l’on aurait espéré plus épique et plus long.
Quelques idées sortiront tout de même du lot comme la fin nous racontant la mort de Basilion.

Alors que la nouvelle ne concerne pas entièrement les Iron Snakes, qui finalement ne jouent pas un grand rôle tout au long de l’histoire, il est à déplorer qu’il n’y a aucun second rôle.
Les Iron Snakes n’étant véritablement pas la vedette du livre; laisseront donc la place à pas mal de descriptions, de très bonnes factures, mais qui malheureusement auront un impact sur le plaisir de lecture. Il manque véritablement quelque chose pour que la fissure nous passionne, ou que les combats nous surprennent. Le combat de fin par exemple, impliquant les Iron Snakes aurait pu représenter une bonne partie de la nouvelle afin de nous accrocher, la première partie pouvant se résumer en quelques mots.

Après la lecture de The Fissure, on a cette impression que Nik Vincent, au certain potentiel, a tout simplement raconté une histoire sans passion ni fougue. Le professionnalisme de l’écrit prenant clairement le pas sur l’investissement du lecteur à vivre les évènements de la fissure.

Finalement il y avait de quoi passionner les foules avec cette étrange fissure, mais le traitement de l’histoire ne laissera que peu de place à l’originalité. Dans le même ordre d’idées, Dan Abnett apporte souvent à ses récits des éléments qui viennent surprendre mais aussi passionner son lectorat. Dans la nouvelle d’Eisenhorn The Keeler Image, il avait mis au centre de l’histoire un objet bien étrange, une photo d’Horus Lupercal ayant été prise par Euphrati Keeler. Sans en révéler trop, la photo suffisait à ajouter de l’étrangeté et du mystère à une nouvelle qui aurait été en somme classique sans cet élément perturbateur. L’idée de la fissure se rapproche donc de cet objectif sans jamais recevoir le plein potentiel qu’elle mérite. Nik Vincent, la femme de Dan Abnett, n’aura donc pas su utiliser les énigmes du 41ème millénaire à son avantage.

Les plus

  • L’idée de base bien sympathique, une fissure pouvant nous donner droit à pas mal de situations inattendues.
  • La construction en flash back.
  • Le style de l’auteur très riche.
  • Les Iron Snakes se font rares alors pourquoi pas.

Les moins

  • Les mondes de Sabbat ? Et alors ?
  • Les Iron Snakes sous exploités.
  • Un rythme souffrant de trop de temps mort.
  • Aucun personnage secondaire.
  • Le potentiel inexploité de la fissure.
2.5/5

The Fissure est une nouvelle très courte, qui réussit à nous raconter peu de choses avec trop de mots. Il manque cette flamme de l’auteur qui anime tant les récits. Dommage, car Nik Vincent avait tout le talent pour nous surprendre et commencer une carrière à la Black Library comme son mari avant elle.