Le ReclusiamCritiques des publications et Ebooks Warhammer 40 000 de la Black Library
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Assaut

Achèvements choisis :

  • Papa Abbadon : Il va y avoir du Chaos
  • Sacré-Saint : Mentionner l’Empereur
  • Comme si on y était : Faire une description détaillé d’un lieu, d’un décor

Fait 2400 mots et est donc malheureusement hors-concours


Le module s’agita lors de sa rentrée dans l’atmosphère turbulente de Spheriis. Ce monde avait une teinte rougeâtre vu de l’espace. En apparence inhospitalier, Spheriis possédait de grandes quantités de ressources facilement disponibles. Ce monde avait fait partie de l’Imperium pendant des millénaires, contribuant à Son grand dessein. Mais la corruption avait fait taire les bonnes âmes pieuses, et les maîtres de cette planète avaient fait sécession. Ils allaient donc être châtiés, puis ramené dans le giron de l’Imperium. Telle était la volonté de l’Empereur-Dieu. C’est avec ces sombres pensées en tête que le frère-sergent Vares fit le signe de l’aquila.

Le module approchait de sa zone de déploiement assignée, les vecteurs de force s’affichant une dernière fois encore sur les lentilles du casque de Vares. La cible était un centre industriel important, comparable à des forges moyennes du Mechanicum, qui fournissait énergie, armes et munitions aux rebelles. Ils devaient anéantir les défenses, puis sécuriser la zone d’atterrissage, dans un rayon de plusieurs kilomètres.

La tactique des Blood Bringers était celle d’un assaut planétaire standard, rendre l’ennemi sourd et aveugle en détruisant ses stations de combat et ses satellites, puis frapper au cœur et à la tête en détruisant ses principaux centres industriels et en annihilant sa faction dirigeante. Mais la nature de l’atmosphère de Spheriis compliquait les choses : elle réfractait les lasers et sa nature instable faisait exploser la plupart des projectiles en l’air. Il fallait donc déposer des forces armées sur terre pour finir le travail commencé lors du bombardement. C’était à la troisième compagnie qu’avait échu cet honneur. Vares comptait s’en rendre dignes, lui et son escouade.

Les vibrations se firent de plus en plus intenses au fur et à mesure que l’impact se rapprochait. Des détonations et des explosions commencèrent à se faire entendre. La DCA ennemie n’avait pas été détruite, malgré des bombardements intenses, et les avait pris pour cible. Quelques informations s’affichèrent devant les yeux de Vares. Deux modules d’atterrissage et un Thunderhawk avaient été détruits. La troisième compagnie allait venger leur mort dans le sang. Des voyants clignotèrent de partout dans l’espace restreint du module. Vares cria ses dernières instructions.

 — Impact imminent ! Préparez-vous au choc ! Après impact, déploiement Epsilon deux autour du module !

Le module s’écrasa dans une gerbe de boue à une cinquantaine de mètres de son objectif premier, les tranchées rebelles. Les vérins sautèrent, et l’escouade de Vares se déploya de façon parfaite.

 — Zone dégagée jusqu’aux tranchées, mais des blindés ont l’air de s’intéresser à nous, sergent, indiqua Damiens.
 — Mandos s’en chargera, lui répondit Vares, toute son attention portée sur le champ de bataille s’étalant sous ses yeux. Ignatus, Chrys, Julius, Vegeat, avec moi ! Les autres sous le commandement de Torkat. Prenez les casemates au nord-est.
 — À vos ordres !

Pendant que Torkat et son escouade de combat partaient vers les casemates, Vares mena ses hommes vers les tranchées. Il lui répugnait de séparer ainsi son escouade, mais les circonstances l’imposaient. D’après les relevés topographiques, le centre industriel était entouré d’une fine bande de fortifications faciles à percer. Mais la réalité était toute autre. Plusieurs rangées de tranchées bétonnées précédaient des murailles et des casemates lourdement protégées. De fines bandes de fumée grise montant vers le ciel indiquaient la présence de missiles sol-air, certainement adaptables pour le combat au sol.

Dans la muraille étaient insérées, tous les vingt mètres environ, des tours hérissées de canons, dont certains à plasma. Cette défense aurait été facile à écraser, si le chapitre avait envoyé des blindés. Pour briser cette défense avec rapidité, Vares avait opté pour une dispersion des forces afin de prendre un maximum d’objectifs mineurs en un minimum de temps. La plupart des autres escouades firent de même, sauf l’escouade tactique Tempestae du sergent Dascius, qui, armée de trois lance-flammes, prenait d’assaut la tour centrale, et l’escouade Terminator Irae qui avançait vers la porte principale, haute de cinq mètres sur quatre.

Lorsque Vares et son escouade arrivèrent aux tranchées, seuls des morts et des blessés les y attendaient. Les Astartes s’étaient enfoncés dans les lignes renégates comme un couteau chauffé à blanc dans du beurre mou. Manifestement, les seules pertes étaient dues aux défenses des tours, qui avaient cessé de tirer lors du contact des deux armées, peut-être par peur de blesser les leurs. Ils avaient alors commis une énorme erreur : la plupart des tours étaient déjà en proie à de violents assauts.

Vares s’engagea dans la tour la plus proche. Il enjambait des cadavres à chaque foulée, des Space Marines étaient déjà passés par là. Soudain, dans un virage à 90 degrés, Vegeat, qui marchait devant, fut transpercé par un faisceau lumineux, aussi puissant qu’un canon laser. « À terre ! » cria Vares. Il vit soudain plusieurs soldats ennemis bouger plus loin. Sa main se tendit par réflexe et il abattit un homme d’un tir de pistolet bolter dans la tête. Le bolt explosa lorsque ses détecteurs de masse enregistrèrent le changement de densité autour de lui. Le haut du corps du soldat disparut dans la déflagration, retombant un peu partout dans la salle.

L’escouade sauta de couvert en couvert, quittant les couloirs étroits pour entrer dans une salle aux dimensions d’une cathédrale. Vares tira encore trois bolts avec son pistolet, sonnant ainsi le glas de trois vies. Ses hommes tiraient autour de lui, au coup par coup, trouvant leurs cibles à chaque fois. Chrys utilisa son fuseur pour détruire les armes sur pivot qui avaient touché Vegeat. Les rayons de micro-ondes faisaient fondre les armes et les armures, brûlaient les chairs et transformaient en gaz n’importe quelle particule sur son chemin. La vingtaine de soldats rebelles fut bien vite annihilée et les Space Marines maîtres des positions.

Vegeat était étendu par terre, de la fumée montait de son armure et des coulures de céramique fondue s’étalait sur son torse. Vares s’approcha de lui alors que Chrys se relevait.

 — Il n’y a plus d’espoir pour lui, annonça-t-il.

La petite escouade avança encore dans la salle. Un peu plus loin, Vares remarqua un petit tas d’armures argent et sang. Les corps de cinq Blood Bringers étaient étendus là. Vares sentit monter en lui une fureur froide. Ces renégats allaient payer. Sur son geste, l’escouade repartit de plus belle, vers une grande porte au fond de la salle. Elle était blindée. Le problème fut promptement résolu : Chrys découpa l’obstacle au fuseur. À peine le carré de métal fut-il tombé qu’un feu nourri les accueillit. Julius envoya deux grenades à fragmentation dans le couloir avant d’y pénétrer, sans même attendre leur explosion.

Il commença à tuer méthodiquement tous les rebelles qui sortaient de leur couvert, tandis que les shrapnels des grenades déchiquetaient les soldats assez malchanceux pour ne pas s’être écartés. Le reste de l’escouade le rejoignit et la bataille désespérée tourna à l’exécution de masse. Les projectiles rudimentaires des humains ricochaient sur les armures énergétiques des Astartes, ne les éraflant parfois même pas. Les balles en cuivre ou en acier s’aplatissaient sur les Astartes dans un tonnerre de détonations, d’impacts et de chutes de douilles. En retour, ceux-ci envoyèrent une grêle de bolts, réduisant les soldats en bouillie sanguinolente.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à une autre porte. Des dizaines de cadavres de rebelles jonchaient leur chemin. Il flottait dans l’air comme une brume rouge, et il avait une odeur métallique. Vares grimaça. Même à travers son casque, il sentait l’odeur de mort autour de lui. Il lui désolait de prendre ainsi la vie d’hommes et de femmes qui auraient pu servir l’Imperium, mais seule la mort récompensait les traîtres.

 — D’après l’auspex, nous avons passé la muraille, et nous sommes juste devant l’une des casernes du secteur D7 du centre industriel, annonça Julius.

Une grenade antichar fit sauter la porte du couloir. Les Astartes sautèrent par l’ouverture et se ruèrent à l’assaut. Vares avait sorti son épée énergétique, et la faisait tournoyer au-dessus de sa tête en chargeant. Les rebelles avaient préparé une défense solide, mais la charge les prit de cours. Les épées tronçonneuses vrombirent en s’allumant, crissèrent en rencontrant les armures et des gerbes de sang rebelle s’élevèrent avec un bruit mouillé dans une cacophonie de hurlements d’agonie. Vares se battait tel un dieu de la guerre des temps mythiques, tuant tous ceux assez fous pour s’approcher de lui. Son épée énergétique libérait des décharges d’énergie crépitante dès qu’elle touchait quelque chose, tranchant armures, chairs et os avec la même facilité.

Une porte au fond de la salle libérait un flot continu d’ennemis, qui se battait comme des possédés. Ils ne connaissaient pas la peur, ne reculaient jamais et préféraient plutôt mourir. Vares oublia les regrets qu’il avait eu plus tôt. Ces hommes étaient sous l’influence du Chaos. Il venait d’apercevoir deux silhouettes d’Astartes. De l’Alpha Legion.

Il abattit un humain d’un bolt dans la tête, en décapita un autre, avant de commencer à charger vers les deux Marines renégats, situés tout de même à une cinquantaine de mètres. Il n’attaquait plus les soldats rebelles, il ne faisait que les renverser en passant, et les écrasait sous ses bottes immenses. Ils n’étaient que de la chair à canon, envoyée par les vrais chefs, les Marines du Chaos. Les différents raids pour anéantir les chefs de la planète avaient donc été fait sur de simples marionnettes.

Les Marines renégats le virent arriver un peu trop tard. Il engagea le combat. Ces adversaires étaient autrement plus résistants que les simples mortels. Il enchaîna plusieurs passes avec l’un des renégats, qui possédait comme lui une épée énergétique, et dont les marquages le désignaient comme étant capitaine. L’autre le contournait lentement, pour chercher à l’atteindre par derrière. Vares commença à accélérer le rythme de ses attaques sur le premier Marine, et feinta un énorme coup de taille. Mais au lieu de frapper le capitaine renégat affaibli, il le fit en tournant sur lui-même. Le deuxième renégat se plia en deux, plusieurs de ses organes principaux gravement touchés. Vares lui trancha proprement la tête une demi-seconde plus tard, avant de se retourner vers le premier Marine. Celui-ci s’était déjà relevé et remis en position de combat, encore plus sur ses gardes qu’avant, si cela était possible.

Vares se redressa, essoufflé. Il avait fourni un immense effort pour parvenir à faire plier le capitaine, afin de tuer l’autre renégat dans son dos. Il était à peu près conscient des limites de ses capacités, et craignait être moins fort que son adversaire. Ce fut le renégat qui repartit à l’assaut en premier. Les chocs des deux épées délivraient une quantité impressionnante d’énergie sous forme d’arcs électriques bleu plasma, qui carbonisaient les alentours. Des dizaines d’humains tombèrent à terre, atrocement brûlés, autour du duel fratricide.

Vares stoppa un coup de taille destiné à le couper en deux et essaya de riposter. Son attaque fut repoussée presque négligemment par son ennemi. Mais Vares sentit sa crispation. Le combat était peut-être plus équilibré qu’il ne l’imaginait. Il se prit à espérer que ses hommes l’avaient suivi, mais un bref coup d’œil lui apprit qu’ils étaient littéralement englués dans des corps-à-corps, jusqu’aux genoux. Les hordes de rebelles les submergeaient sous le nombre.

D’autres Blood Bringers venaient d’arriver, mais ils connaissaient le même problème. Vares stoppa de justesse un coup qui lui aurait tranché le bras, puis recula d’un bond devant une attaque foudroyante. La moitié de son pistolet bolter tomba à terre, et il jeta l’autre moitié toujours dans sa main à la figure de son adversaire. Il prit son épée à deux mains et profita d’une infime hésitation de la part de son adversaire pour tenter une passe audacieuse. La riposte fut immédiate. Vares sentit sa main s’envoler, avant de comprendre qu’elle était coupée. Mais il ne parvenait pas à expliquer le froid qui se répandait dans sa poitrine. L’épée du renégat lui traversait le corps.

 — Pourquoi ? parvint à articuler Vares, Pourquoi t’es-tu détourné de tes frères et de l’Imperium ?
 — Pour l’Empereur, répondit le renégat.

Il tourna son épée d’un coup sec et la retira du corps du loyaliste. Vares tomba. Tout devint noir. Ignatus vit les constantes de son sergent passer à l’ambre dans son casque, à côté de celles, noires, de Vegeat. Il fit un tour sur lui-même en tendant droit devant lui son épée tronçonneuse. Dans une énorme giclée de sang, les morceaux de sept ou huit renégats tombèrent sur l’épais tapis de cadavres déjà présent.

 — À moi, frères ! hurla-t-il, le sergent est touché ! Ralliement autour de lui !
 — Affirmatif, répondit Julius.

Chrys ne répondit pas, mais acquiesça dans sa direction. La moitié de son casque était fondu superficiellement, et son micro devait certainement l’être aussi. Ils commencèrent à marcher en tuant tous ceux assez fous pour se dresser sur leur route, puis à courir sans plus se préoccuper du menu fretin. Eux aussi venaient d’apercevoir le Marine renégat.

 — Sale chien ! hurla Ignatus tout en chargeant.

Chrys commença à utiliser son fuseur, mais deux bolts précis le mis en pièces. Il s’effondra par terre, la mini-nova provoquée par la destruction de son arme lui ayant arraché les bras et fait fondre son armure au niveau des cuisses. Ignatus et Julius continuèrent leur charge en hurlant leur cri de guerre et en faisant tournoyer leurs épées tronçonneuses en l’air. Le Légionnaire en face d’eux se mit calmement en garde.

Au dernier moment, il fit une roulade et évita l’attaque des loyalistes en se glissant entre eux. Son épée fendit l’air et trancha proprement les jambes de Julius, tandis qu’il donnait un coup de pied et fauchait les jambes d’Ignatus. Il exécuta proprement les deux loyalistes, puis se retourna. À ce moment-là, à travers le tonnerre de cris et d’hurlements de douleur des humains, retentit le son caractéristique d’un canon d’assaut, un son grave et ininterrompu, suivi des explosions des projectiles dans les murs qui avaient traversé les corps des ennemis. Le fils d’Alpharius réagit une demi-seconde trop tard. Une dizaine d’obus traversèrent son armure, et une dizaine d’autres explosèrent à l’intérieur. Dans une gigantesque explosion, le renégat fut réduit à de petits tas de chair sanguinolente volant à travers la pièce.

L’arrivée de l’escouade Terminator Irae ne passa pas inaperçue.

 — Tuez-les tous. Pour l’Empereur.