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Critique de Artefacts par Priad

Publié le Jeudi 24 septembre 2015 | 6 révisions avant publication | 3 corrections après publication

 — Sais-tu pourquoi notre Père nous a fait tous différents ? Vulkan demanda.
T’Kell fit un léger mouvement de la tête. Ses plaques d’armure gémirent en cœur. Il les avait forgées lui-même et ces dernières étaient aussi finement fabriquées que n’importe quelle autre armure de la XVIIIème, en ceramite et adamantium.
Son armure était habituellement couronnée par un casque, mais T’Kell ne désirait jamais le porter lors d’entretiens avec son Primarque. Vulkan avait  toujours insisté car il lui était important de regarder ses combattants dans les yeux et que ces derniers puissent aussi faire de même. Il aurait réprimandé T’Kell le Maître des Forges si jamais il avait caché ses yeux derrière les lentilles de son casque.
 — Je ne peux même pas prétendre comprendre la profondeur des pensées de l’Empereur et de son colossal intellect. Répondu T’Kell humblement.
 — Bien sur que non, ajouta Vulkan d’un ton qui n’était même pas condescendant. Je pense qu’il le fit dans le cadre de sa vision de la galaxie. Je sais que mon frère Ferrus serait en désaccord avec cette idée, mais chacun d’entre nous a un important rôle à jouer. Guilliman est le politicien, l’homme d’Etat. Dorn, le gardien de la maison de notre Père, et Russ le veilleur obéissant qui nous permet de rester honnête.
 — Honnête ?
Vulkan sourit froidement.
 — C’est une blague qui ne fait plus rire personne.
 — Et Kurze ? Demanda T’Kell plein de curiosité. Qu’est-il ?
 — Nécessaire. Ou du moins nous le pensions tous initialement.

Artefacts est une nouvelle de Nick Kyme qui fut publiée dans sa version ebook seulement quelques semaines après la sortie de Deathfire. À l’époque la Black Library se devait de surfer sur la vague (de cendre) Vulkan afin de fidéliser davantage son public auprès des Salamanders. Ce que je réalisais plus tard, c’est que cette nouvelle avait préalablement été éditée dans un recueil sorti uniquement en édition limitée à 2000 exemplaires, Sedition’s Gate.

Il m’avait fallu me rendre à un évènement de la Black Library afin de pouvoir mettre la main sur ce rare ouvrage, et voilà que son contenu se voyait republié en version ebook ?! C’est donc avec une amère déception (et un trou dans mon portefeuille) que je commençais Sedition’s Gate et plus particulièrement Artefacts, la nouvelle qui nous intéresse aujourd’hui. Le plaisir de sentir une couverture de cuire sous ses doigts et de tourner de vrais pages a donc un coup.

Contre toute attente, Artefacts ne fait aucune transition avec Deathfire mais se passe en réalité bien avant Vulkan est Vivant et le massacre d’Istvaan V. Une approche qui m’aura surpris sachant que j’attends toujours à ce jour un épilogue à Deathfire qui se finissait bien trop abruptement à mon goût. Bien pire encore que Vulkan est Vivant pour ceux qui ont eu la malchance de lire ce dernier. Néanmoins je me fis à l’idée que Nick Kyme n’écrirait aucune nouvelle de transition pour son roman et révélerait la suite uniquement dans son tome final sur la trilogie de Vulkan.

Mais que peut donc nous offrir cette nouvelle ? Je fus agréablement surpris par sa qualité ainsi que la pertinence avec laquelle l’auteur explorait la nature des Salamanders. En moins d’une vingtaine de pages, nous en apprendrons plus sur les doutes de Vulkan, ainsi que ses craintes à l’idée qu’Horus ait pu changer à ce point. Accompagné de son Maitre des Forges T’Kell (qui le suivra comme un chien à travers les souterrains de Nocturne), Vulkan lui fera découvrir les merveilles que renferment une salle restée secrète pour beaucoup. Un lieu renfermant tous les artéfacts forgés par Vulkan. L’endroit où se déroule l’action aura vraiment son importance comme il déclenchera chez notre Primarque un flashback qu’il partagera à T’Kell.

Ce souvenir est particulièrement singulier alors que Vulkan racontera comment lui et Horus se sont mis en chasse de Konrad Curze devenu fou afin de le ramener dans la lumière de l’Empereur. L’orphelin de Nostromo n’est pas le Primarque le plus stable et c’est face à un de ces dérapages que nous ferons face. La séquence aura vraiment la classe comme Vulkan utilisera ce souvenir pour décrire le challenge que fut Konrad Curze. Finalement nous aurons un peu l’impression que l’histoire se répète avec l’Hérésie d’Horus, la seule différence étant qu’il soit impossible de remettre Horus sur le droit chemin après les évènements de Davin. Revoir Horus alors qu’il n’était pas encore un pion des forces du Warp aura aussi un côté nostalgique indéniable.

L’auteur ajoutera de nombreux petits détails donnant de la profondeur à son récit, comme le fait que le marteau Dawnbringer fut forgé par Vulkan afin d’être offert à Horus pour célébrer son succès. Le lien entre la salle des artéfacts et le souvenir qui nous est conté prendra tout son sens lorsque Vulkan partagera ses craintes à l’idée que ces puissantes armes puissent tomber entre de mauvaises mains. Après tous les Primarques sont déjà des êtres extrêmement redoutables. T’Kell se verra donc confier une tâche, celle de détruire la majorité de ces artéfacts afin d’éviter tout risque. Il en conservera certaines néanmoins, mais loin de la portée des Primarques/enfants. Un article du Lexicanum explique d’ailleurs parfaitement quels sont les artéfacts qui ont été conservés.

La nouvelle se présentera donc comme une préquelle aux évènements racontés dans Vulkan est Vivant, permettant de mettre en exergue la folie du Primarque des Night Lords et aussi la puissance des armes forgées par Vulkan. En tissant des liens avec des récits déjà existants, Nick Kyme permet d’insérer son histoire dans un tout cohérent. Le flashback impliquant nos trois Primarques sera aussi ironique pour nous lecteurs sachant ce qu’il va arriver, Vulkan étant par la suite détenu par Konrad Curze s’amusant à le chasser dans son labyrinthe.

En réfléchissant plus profondément à cette histoire, on se rendra compte que la storyline de Vulkan aurait pu être bien différente s’il avait donné son marteau à Horus, ou encore s’il n’avait pas détruit une partie de ses artéfacts, car l’Alpha Légion aurait pu partir en quête de ces derniers. Les décisions de Vulkan semblent en réalité le mener sur un destin tout tracé et c’est cet aspect qui ressort le plus dans cette nouvelle, créant des liens avec son passé mais aussi avec ce qu’il reste à venir. Par exemple, l’impression qu’il n’y aura pas d’échappatoire se renforcera lorsque T’Kell réussira à convaincre son Primarque de conserver certains de ces artéfacts, contre son avis initial.

Artefacts est une nouvelle intelligente dans sa manière de s’insérer dans une trame plus globale et réussira à vous captiver de bout en bout avec seulement ses deux protagonistes. Ayant une construction similaire à celle d’un Chapitre, elle donnera cette impression d’avoir progressé dans le récit de Vulkan avant de nous aguicher avec sa fin plutôt ouverte.  Cela semblera n’être que le début d’autre chose et c’est bien là la plus grande force de ce récit.

Les plus

  • Un récit préquelle à Vulkan est Vivant.
  • Des enjeux parfaitement clairs...
  • ... et bien insérés dans la trame de l'Hérésie d'Horus.
  • Un Vulkan emplit de doutes.
  • Une nouvelle qui tease les artéfacts de Vulkan. J'ai personnellement voulu en savoir plus.
  • Un flash back très pertinent et incluant Horus et Kurze.

Les moins

  • Nick Kyme aurait pu rentrer dans plus de détails considérant l'importance des artéfacts de Vulkan pour la légion des Salamanders.
4/5

L’histoire de Vulkan est triste, mais avec Artefacts, Nick Kyme ajoute une couche d’ironie qui rend le personnage encore plus profond, comme si le destin avait voulu s’acharner. Avec son insertion parfaite dans la trame de l'Hérésie, de Vulkan mais aussi celle plus globale des Salamanders il sera difficile de bouder une telle nouvelle.