Le ReclusiamCritiques des publications et Ebooks Warhammer 40 000 de la Black Library
Navigation
Navigation

Critique de The Shadowmasters par Priad

Publié le Samedi 25 juin 2016 | 5 révisions avant publication | 2 corrections après publication

Écrire un contenu à la fois court et intéressant est une véritable gageure pour les auteurs. Il faut raconter quelque chose en l’espace de quelques pages alors que le format restreint ne permet pas d’inclure beaucoup d’éléments ni autres mécanismes narratifs. Bien souvent utilisé comme micro nouvelle audio, les courts audio drama ont rarement pour objectifs d’étendre une aventure ou bien d’approfondir un détail tiré d’un roman par exemple. Constat dommageable, il n’en reste pas moins un choix et peut-être même une stratégie de la Black Library.

Pourtant, bien que je puisse comprendre le goût pour de nouvelles histoires ou l’avantage d’avoir à sa disponibilité un format différent, j’ai de sérieuses difficultés à comprendre comment l’on peut en arriver à l’audio qui nous intéresse aujourd’hui, The Shadowmasters.

Ne dérogeant donc pas à la règle, The Shadowmasters vous introduit donc à de nouveaux personnages, les Mor Deythan. Raven Guards avant tout, ils sont reconnus comme de véritables fantômes sur le champ de bataille. S’appuyant sur leur rapidité associée à leur discrétion, ils frappent sans prévenir et sont donc un avantage militaire non négligeable. Les premières minutes de l’audio serviront à vous introduire à leurs spécialités alors que le chaos règnera autour de nos héros.

Les bruits de guerre un brin cacophoniques sauront vous faire comprendre le danger alentour, mais ne vous feront pas oublier que peu de moyens semblent avoir été utilisés pour réaliser cet audio drama. Avec son unique narrateur Jonathan Keeble, The Shadowmasters ressemble davantage à un audio book qu’à un audio drama. Aucun dialogue ne viendra dynamiser une structure très classique, démarrant par la course de nos héros pour se terminer à leur point d’arrivée.

Gav Thorpe ne s’appuiera jamais sur des mécanismes de flashback, et n’introduira aucun rebondissement à son récit, misant le tout sur la description de ces supers Raven Guards. Un parti pris qui finalement remettra encore plus en question le choix d’un tel audio drama. Dans le même ordre d’idées, il aurait pu être intéressant de faire quelques liens avec Corax : Soulforge, lui aussi prenant place sur Mars afin d’écraser les forces du Mechanicum Noir.

A mi-parcours de l’audio, la musique s’estompera pour laisser plus de place aux sons et bruitages qui font rage alors que nos héros resteront invisibles aux yeux de l’ennemi. Un passage intéressant qui en l’espace de quelques secondes me fit croire que l’on allait m’emmener vers quelque chose d’autres, telle une transition type climax annonçant finalement une bonne surprise. Malheureusement cette pause n’eut finalement aucun but pour nous comme pour nos héros et c’est donc avec une certaine déception que j’entendis le narrateur reprendre son monologue.

Il est difficile de démontrer de l’attachement à des personnages introduits en quelques secondes. Cela devient carrément mission impossible si ces derniers n’ouvrent pas la bouche. C’est donc avec le désintérêt le plus complet que je terminais l’écoute de cet audio drama. Vous serez ravis d’apprendre qu’ils réussiront leur mission, sans vraiment avoir été confronté à un autre challenge que celui de traverser un champ de bataille. Rajoutons à cela que le terme darkness est utilisé une dizaine de fois en 12 minutes, une répétition qui choquera un brin à la longue.

La précédente tentative de l’auteur au format audio avait donné Raptor, traitant encore d’une branche spéciale de la Raven guard. Avec son histoire superficielle même pas à la hauteur d’un bolt porn, le destin farfelue de nos héros n’était vraiment pas facile à suivre à cause d’une mise en scène d’une pauvreté affligeante. Gav Thorpe lui-même ne semblait pas savoir où il voulait en venir. Constat similaire donc pour The Shadowmasters, à croire que les deux œuvres ont été écrites en même temps, qui sait.

Il suffirait d’apposer un peu de musique et de bruitage sur certaines des nouvelles écrites par vos soins lors du Serment de l’Instant 2012 pour avoir une histoire plus captivante. Croisons les doigts pour qu’Angels of Caliban ne souffre pas des mêmes problèmes. Certains auteurs comme David Annandale et son Veritas Ferrum avaient parfaitement réussi le pari du court format alors comment peut-on en arriver là.

Avec son fond mais aussi sa forme plus que jamais discutable, The Shadowmasters aurait du rester un projet mort-né. Après tout l’Inquisition purge bien les xenos et les hérétiques alors pourquoi pas cet audio qui est une combinaison des deux.

Les plus

  • Les spécialités de la Raven Guard mis en lumière.

Les moins

  • L'audio drama du pauvre dans toute sa splendeur.
  • C'est l'histoire d'un Space Marine qui va d'un point A à un point B.
  • Le mutisme de nos héros.
  • Darkness... darkness...darkness...darkness...darkness...darkness...darkness...
  • Les shadowmasters, quézaco ?
0.5/5

Entre un rythme plat, des personnages sans développement, une action mal mise en scène, et une ambiance sonore d'une absolue pauvreté, il sera impossible de reconnaître une quelconque qualité à Shadowmasters. Cet audio drama devrait appliquer la même stratégie que ses héros et rester dans "l'ombre".