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Critique de Le Sang d'Asaheim par Priad

Publié le Lundi 9 décembre 2013 | 4 corrections après publication

Baldr sourit. Pardonne-moi, dit-il. Tu viens fraichement d’arriver. Le temps des questions sera pour plus tard je suppose. Mais tu ne me déçois pas car jusque là tu vois ce que je vois.
 — Et quel est-t-il ?
Baldr le regarda avec sérieux. Tu vois Valtyr voulant s’échapper de l’ombre de Gunnlaugur, mais incapable d’y parvenir. Tu vois Jorundur tournant sur lui-même, ratant amèrement des opportunités de gloire. Tu vois Heavy-hand’s laughter devenir de plus en plus frêle depuis qu’il a perdu son compagnon Ulf.
Ingvar soupira. Il n’était pas d’humeur à écouter à quel point la meute avait pu être ravagée en son absence.
 — Et toi, Baldr ? demanda t-il. Je suppose que rien ne te trouble.
Durant un moment, quelque chose traversa le visage de Baldr, une subtile sensation de mal à l’aise, transparaissant à travers ses yeux couleur d’or.
 — Il y a un trouble en chacun d’entre nous.

Ayant déjà réussi son épreuve du feu avec le roman La Bataille du Croc, Chris Wraight revient avec Le Sang d’Asaheim, un roman sur les Space Wolves, mais pas seulement. Plus qu’une plongée au cœur d’une meute déchirée par des tensions intestines, le lecteur aura aussi l’occasion de croiser des Sœurs de Bataille. Loin de se cantonner à leur second rôle officiel, les Sœurs, respectivement De Chatelaine et Bajola, rajouteront un peu plus de relief à des relations déjà très étoffées. Il est rare qu’un roman me captive autant de part les interactions entre protagonistes, surtout lorsque le roman en question met au centre de son récit des Space Marines, que dire, des Space Wolves. Chris Wraight réussi ainsi à nous décrire ces loups de Fenris avec la brutalité qui les caractérise, mais aussi avec beaucoup d’intelligence. Car agissant en tant que meute, la cohésion est aussi la clef de la réussite, surtout lorsque les adversaires ne sont autres que des Space Marines du Chaos appartenant à la Death Guard.
C’est donc avec une entrée en matière… glaciale, que le lecteur découvrira tour à tour les héros de ce récit. Il est d’ailleurs étonnant que le roman n’ait pas était estampillé Space Marine Battles, la raison logique étant que l’auteur souhaiterait surement en faire une trilogie. Néanmoins avec le recul, on s’aperçoit vite que ce roman est bien plus qu’un siège car la première moitié du livre aura pour but de vous plonger dans cette atmosphère de tension.

En effet, lorsque nos sept Space Wolves sont envoyés à la rescousse pour soutenir des Sœurs de Bataille tentant de préserver un important lieu de pèlerinage contre la Death Guard, l’ambiance est loin d’être au beau fixe. Accueillis avec dédain et sur un monde en pleine crise, nos Space Wolves devront faire de nombreux efforts pour coopérer avec Les Filles de l’Empereur. Heureusement, Chris Wraight tombe rarement dans le cliché et nous dresse en réalité deux portraits s’opposant par leurs manières de faire la guerre. Les scènes d’action prendront le dessus pendant la seconde moitié du roman, nous décrivant des scènes de défense comme si vous y étiez, les enjeux étant clairement exprimés. Comme si cela ne suffisait pas une étrange épidémie ravagera les rangs des soldats impériaux, les faisant se retourner les uns contre les autres. Mais serait-il possible que les gènes de nos Space Marines soient aussi affectés par un tel fléau ?

Je vous laisserai vous plonger dans Le Sang d’Asaheim afin de le savoir. Pour ma part le roman m’a terriblement plu, pourtant habituellement peu fan de la mentalité des Space Wolves. Le fait que l’auteur confronte Ingvar et son autorité à sa propre meute après qu’il ait été absent pendant près d’une cinquantaine d’année à servir dans la Deathwatch, fut vraiment une excellente idée. Plus que des bêtes, le livre dresse un portrait juste de frères qui tentent de retrouver leurs marques alors que de graves évènements menacent. La bataille va être difficile et la coopération compliquée avec nos Sœurs de Bataille, assez bien retranscrites d’ailleurs.

Au-delà du respect du fluff, c’est la pertinence des actions entreprises par nos héros qui marqueront, la partie de chasse au début du livre étant une véritable plongé dans la froideur et la rigueur de leur entrainement. Ainsi qu’il m’avait été donné de le lire, le livre apparait comme un parfait mélange entre la série de Ragnar Crinière Noire avec ses Viking Space Marines, et le roman décrié de Dan Abnett Prospero Brûle. Sans pour autant être délaissés, les Space Marines du Chaos appartenant à la Death Guard ne seront pas aussi développés, bien qu’ayant leurs moments à eux.

Les plus

  • Les traits de caractère des personnages et leur évolution à travers l’histoire.
  • Une utilisation pertinente de leur mentalité.
  • Une écriture fluide.
  • Des rebondissements qui relanceront le récit en créant de nouvelles situations.
  • Des scènes d’action qui ne lassent pas car n’étant pas le véritable centre de l’histoire.

Les moins

  • Un récit qui peut parfois manquer de brutalité.
  • Certains passages prévisibles.
4/5

En pleine guerre, les Fils de Leman Russ doivent se reconstruire et coopérer avec une école de pensée bien différente. Avec Le Sang d'Asaheim, aucun doute que Chris Wraight frappe un grand coup à tous les niveaux.