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Critique de La Chute du Corbeau – Priad par Maestitia

Publié le Vendredi 27 juillet 2018 | 11 révisions avant publication | 1 correction après publication

Soudain la salle s’emplit de dizaines de créatures, la porte de la salle des machines vomissant ces chairs démoniaques à satiété.
L’explosion était imminente, Elinor le savait car c’était elle qui avait placé les charges.

 — Que fait-on ? lui cria-t-elle, alors que l’air de la salle devenait irrespirable à mesure qu’elle s’emplissait de monstruosités.

La Raven Guard accompagnée de l’Ordo Malleus dans une mission suicide de sabotage de Titan corrompu par le Mechanicum Noir : La Chute du Corbeau. Résumé de cette manière, ça donne plutôt l’eau à la bouche n’est-ce pas ?

Et bien ce serait négliger la grande malédiction des œuvres du quarante-et-unième millénaire qui introduisent des personnages de l’Inquisition soit comme un ramassis d’abrutis sans cervelle, soit comme les pires traîtres jamais endossés par l’Imperium (exceptions faites concernant Dan Abnett et ses séries Eisenhorn, Ravenor qui sont intouchables [intouchables… inquisition… comprendra qui pourra !]). Et bien notre cher Priad ne déroge pas à la malédiction…

L’œuvre s’ouvre par une exposition bien immersive du Raven Guard d’assaut Aja Varean et de l’Inquisitrice Elinor. On ne comprend pas tout de suite que ce binôme est actuellement à l’intérieur d’un Titan, récupérant leur souffle après l’explosion d’une grenade à fragmentation en plein couloir, mais ce n’est pas si grave, car ce que l’on réalise immédiatement, c’est qu’il s’agit bien d’une mission de sabotage. Et quoi de mieux qu’un corbeau de l’espace pour accomplir cette mission ?

L’auteur poursuit son histoire en développant rapidement et efficacement le passé des deux protagonistes avec un peu de lore et jouant tantôt sur les dialogues, tantôt sur le temps du récit, mais… et c’est là que je vais devoir invoquer la sainte rétribution : depuis quand une inquisitrice s’inquiète plus de la survie d’un Astartes que de la purification, annihilation d’un Titan corrompu par les forces Chaotiques ?! Il est tout à fait acceptable que cette dernière ne désire pas perdre un atout tel qu’Aja Varean, mais de là à lui demander « comment vous sentez-vous ? » il y a un exterminatus entre les deux.

Ce dernier a certes encaissé une explosion mais la structure regorge de monstres warpesques qui techniquement sont résistants aux dégâts physiques, et c’est précisément là que l’inquisitrice devrait jouer son rôle en bénissant les lieux grâce à sa « rosette inquisitoriale » et laisser le Raven Guard déposer les charges à l’aide de son réacteur dorsal et ainsi détruire le cœur de la terrible machine bipède. La progression des personnages dans le labyrinthe ascensionnel qu’est le Titan est jouissive et grâce à de pertinentes descriptions on saisit toute la difficulté d’infiltrer une pareille architecture. On aurait aimé plus de combat dans le style infiltration/camouflage, mais Priad nous rappelle que ces derniers se sont déjà fait grillés à l’entrée du Titan et que l’effet de surprise est parti en fumée…

Raven Guard : 0 Mechanicum Noir : 1.

Vient ensuite la scène de combat épique dans la salle des machines opposant une tripotée de créatures repoussantes face à notre attachant binôme. Une fois de plus, c’est le corbeau qui est de corvée et doit tanker l’assaut des bestioles pendant que Miss Inquisitrice va déposer les charges explosives avec grâce et légèreté (c’est limite si elle ne trottine pas en sifflotant un Ave Imperator).

Ce que j’ai adoré cependant, c’est la fuite ! Et comment Priad la raconte. En effet, un Titan n’est pas un bureau de poste et on ne sort, ni ne rentre facilement, d’où l’idée de mission suicide. Cohérence, nous aimons la cohérence ! Alors que les charges ont délicatement été déposées par Mademoiselle Elinor, cette dernière pose la question ubuesque de : « Que fait-on ? »Aja aurait bien pu répondre par « une greffe de cerveau », mais force est de constater que la Raven Guard ne doit pas rire souvent si elle est constamment envoyée au casse-pipe.

À la place, le Space Marine lui intime de le suivre près d’une porte blindée qu’il s’empresse de démolir alternant coups de griffes énergétiques et rafales de bolter. L’Astartes a bien étudier les plans du Titan et connaît ses moindres détails, recoins, ouvertures, et autres failles. Sachant par cœur l’anatomie du géant qui s’apprête à imploser, ce dernier sait ce qu’il fait en s’acharnant sur cette pauvre porte renforcée.

S’ensuit un fort appel d’air qui précipite le Raven Guard avec l’Inquisitrice coincée sous le bras dans le vide. Le Titan explose dans une superbe narration de l’auteur décrivant comment le colosse s’affaisse alors que nos deux héros sont en chute libre dans les airs. Une fois le monstre détruit au sol et la poussière épaisse retombée, le lecteur aperçoit Elinor qui se relève péniblement des gravats avec derrière elle, l’intimidante silhouette des ailes d’Aja.

Fin totalement badass.

Les plus

  • La nouvelle se déroule à l'intérieur d'un Titan corrompu.
  • On aime les êtres warpesque non-identifiables.
  • La discrétion d'Aja.
  • La chute finale.

Les moins

  • La Raven Guard qui se fait griller d'entrée de jeu... bravo l'infiltration.
  • Une Inquisitrice qui ne se bat pas... vraiment.
  • Une Inquisitrice qui n'est pas une lumière et ne se sert pas de ses pouvoirs psychiques.